Qu’attendre d’un film conçu comme un véhicule pour Frank Sinatra, qui débutait à l’écran, qui plus est mis ne scène par un illustre inconnu : Tim Whelan. Pourtant « Higher and higher » (1943) (Amour et swing en VF) est une excellente surprise. Tout d’abord parce que Michèle Morgan y montre un talent pour le chant et la comédie inattendu, talent qui ne sera quasiment plus exploité par la suite. Ensuite parce que le film, sans prétention, contient quelques beaux moments de cinéma comme la scène du bal ou Morgan se débarrasse de ses chaussures, de sa coiffure et de sa robe sous le regard médusé puis hilare des mondains, ou encore celui où sous une impulsion poétique elle danse le menuet en robe de mariée dans un grenier poussiéreux, alors que tout le monde l’attend pour un mariage en blanc. C’est aussi l’histoire d’une cendrillon qui se plait dans sa condition et ne fait rien pour en sortir, si ce n’est saboter tout les efforts de ses complices pour la marier de forces à un jeune homme riche. Dans le cinéma hollywoodien où l’argent est roi, c’est assez rare pour être signalé.