Il est de bon ton de conspuer chaque comédie à leur sortie, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, populaires ou d'origine populaire. Les seules qui agréent sont celles issues de l'intelligentsia, car d'une manière ou d'une autre, elles nous montrent de quoi on a le droit de rire, ce qui est bienséant ou vulgaire. Un film écrit et/ou (mal) joué par une actrice proche de l'élite, c'est bien. Un film écrit et réalisé par un (ancien) critique presse reconnu (par qui?) est forcément le comble du bon goût. Un film écrit, réalisé et interprété par une bande de djeuns issus plus ou moins de l'immigration, c'est mal. Sauf si - éventuellement - une tête d'affiche reconnue pour sa beaufitude, en quelque sorte un fou du roi officiel, pas trop corrosif tout de même, faut pas charrier! vient se faire payer pour services antérieurs rendus en prêtant son image et son nom à une comédie "autorisée". Le bon peuple a le droit de rire, c'est bon pour la santé. En l'occurrence, "Amour sur place ou à emporter" est sorti au mauvais moment. Alors bien sûr ce n'est pas un grand film qui nous fera réfléchir sur le pourquoi du comment de la création de l'univers mais une chose est certaine: l'humour beauf' (donc forcément de droite!) se déplace et se colore. Le nivellement (vers le bas diront certains) s'amorce, pour le meilleur ou pour le pire. D'une certaine façon c'est rassurant. Ou pas...