Girls with Guns + Godfrey Ho, voilà un mélange qui pourrait faire fuir un sacré paquet de personnes tout en attirant un autre pan de passionnés de peloches d’action HK, souvent amateur de jolies nénettes expertes en coups de tatannes et au maniement du pistolet. Alors on le sait bien, autant ce genre a pondu d’excellents petits divertissements (Angel, Dreaming the Reality), autant on a également eu droit à de gros navets (Yes Madam 5, Mission of Justice). Angel Enforcers se situe entre ces deux catégorie, alliant à la fois ce que le genre peut proposer de meilleur que de pire.
Le gros reproche qu’on pourrait faire au film, c’est la durée de ses scènes d’action. Relativement nombreuses, elles sont malheureusement bien trop courtes en ne dépassant que rarement que la minute trente. C’est pour le coup fort dommage car en alignant un casting martial de haut vol en la présence de Sharon Yeung, Dick Wei, Mark Houghton, ou dans de plus petits rôles Philip Ko (également chorégraphe) ou encore Tai Bo, on était en mesure d’attendre quelque chose qui cartonnait un minimum. Ce dernier est d’ailleurs tout simplement sous-exploité, délivrant à peine un coup de pied en milieu de film, se contentant pour le reste de montrer sa caboche quelques très courtes minutes. Néanmoins, le spectacle reste heureusement tout à fait sympathique, le film se permettant même quelques cascades vraiment dangereuses dont un double rebond sur véhicule qui fait froid dans le dos.
Angel Enforcers est d’ailleurs relativement violent. Les morts s’enchainent et Godfrey Ho prend un malin plaisir à faire souffrir ses personnages, voire à les éliminer de façon bien sadique (le coup du bloc de glace et des grenades). Autant pour certains, c’est totalement justifié, autant c’est parfois totalement gratuit.
Le problème est que ces personnages sont si approfondis et intéressants qu’on se fiche éperdument de ce qui leur arrive. Pire encore, certains n’ont strictement aucun intérêt à l’instar de celui de Wu Fung qui, s’il n’avait pas été présent, n’aurait rien changé ou presque au déroulement de l’histoire. Le seul qui retient l’attention est celui campé par un Dick Wei qu’on a toujours plaisir à retrouver en bad guy.
Mais les points noirs de Angel Enforcers ne s’arrêtent pas là, à commencer par une mise en scène lorgnant du coté du jemenfoutisme, avec son montage assez apocalyptique nous donnant souvent l’impression d’un enchainement de scènes sans réelles transitions entre elles, une musique bidon n’hésitant pas à recycler des thèmes connus, ou encore un côté kitch / fauché parfois pas désagréable mais tirant clairement ici le film par le bas.
Du coup, le film n’est guère très intéressant à suivre. Uniquement sauvé du naufrage grâce à ses scènes d’action arrivant de manière régulière pour nous tenir éveillé, Angel Enforcers se regarde comme une série B (Z) d’action complètement lambda qui ne restera sans doute pas longtemps dans les mémoires tant il y a beaucoup mieux à coté.