Angel le prince de la ville par Pascoul Relléguic

Acheté sur les arguments coup de poing de la jaquette de la VHS française : "Olivier Gruner, 2 fois champion du monde de kickboxing (le seul acteur réellement champion du monde)". Aucun résumé du film, mais un argument commercial qui fait mouche : "plus de 150 000 cassettes cassettes locations vendues aux USA". S'ensuit un petit tableau qui résume les ventes au box office américain, avec Kickboxer en tête, puis Cyborg...

Le métrage en lui-même est assez étrange. L'histoire prend place dans un quartier mal famé de Los Angeles, souffrant des méfaits d'un gang latinos qui cherche par tout moyen à incorporer de force le jeune Martin. Là-dessus surgit Jacques Montaigne (!), étudiant louant une chambre dans la maison de Martin, et bien obligé malgré lui de s'impliquer dans cette affrontement.

Le traitement est assez sérieux, ne se contentant pas d'offrir un vigilante-flick tataneux habituel, mais s'autorisant une ambiance assez sombre (personnages tués inside) et une réflexion sur les difficultés à faire face à la menace diffuse des gangs.

Cependant, tout ce pan respectable de l'œuvre est fortement mis à mal par le personnage de Montaigne. Français comme son nom l'indique, le Camembert (son surnom) est l'occasion d'aligner les clichés : on le voit ainsi se recueillir sur la tombe d'un proche, lui annonçant qu'il va quitter la France pour étudier aux USA. Soudain, une jeune femme en manteau de fourrure débarque d'un taxi-DS pour venir s'offrir à Jacques, se révélant entièrement nue sous sa peau de bête. Et c'est parti pour une séquence baise en plein cimetière ! On se croirait dans un Sidaris.

Par ailleurs, si l'on ne peut pas reprocher grand chose à Olivier Gruner dont c'est le premier film, ce n'est pas le cas de son doubleur. Alors que tout le cast est traité relativement honnêtement, le pauvre frenchie a le droit à la voix de Richard dans Blood Freak ! Cela donne à ses tirades (déjà peu intelligibles) un cachet fortement nanar. Intonations à côté de la plaque, absence d'émotion vocale, le tout renforcée par la quasi-normalité des autres voix.

De même, le mélange baston standard avec même un peu d'humour, et agressivité surprenante de Montaigne qui à la menace de mort facile (et dès le début du film !) est régulièrement surprenant. Quant aux gangs, quelques séquences les concernant sont un peu ridicules, mais l'ensemble se tient à peu près.

Angel Town est donc mi-figue mi-raisin. A voir pour apprécier la prestation "honorable" de Gruner anéantie par son personnage d'étudiant en physique atomique rentre-dedans et son doublage nanar.

Une réplique marrante. Une jeune étudiante rencontre son professeur de physique. Celui-ci lui dit : "je me souviens bien de votre père, étudiant, me disant à quel point il souhaitait avoir un jour un fils".