Ce film est le remake de "L'empreinte de l'ange", sorti il y a douze ans avec Catherine Frot dans le rôle de la mère inconsolable. C'est ici l'hypersensible Noomi Rapace qui endosse cette personnalité trouble et c'est peu dire que son incarnation à fleur de peau est comme toujours, d'une subtilité magnétique. Le scénario suit avec délicatesse et lenteur la dérive de la jeune femme en perpétuelle ébullition intérieure mais capable, dans la majorité des circonstances, de masquer son intense détresse intérieure. Nous retrouvons le cheminement pathologique d'une Peyton dans "La main sur le berceau" ou celle de Hedra dans "J.F. partagerait appartement". Mais ici l'accent est intégralement mis sur la psychologie, sur le développement de la souffrance intime, sans que jamais n'intervienne une quelconque dérive horrifique. Ce qui n'empêche nullement l'installation progressive et subtile d'une angoisse qui s'accroît de manière implacable. Je croyais avoir visionné le film originel de Safy Nebbou, mais en fait je l'avais juste enregistré. J'ignore donc si Kim Farrant a conservé le même dénouement. Toujours est-il que c'est avec une profonde émotion que l'on accompagne le devenir de cette quête insensée jusqu'à la bouleversante révélation finale.
Cette nouvelle version était-elle vraiment indispensable ? On peut en douter. Mais cet aspect dispensable n'altère en rien la qualité dramatique et la dignité de l'oeuvre.