Dire que j'aime la série des "Angélique" serait un euphémisme. C'est toute mon enfance, les soirées d'été en famille, l'aventure, le romantisme et la joie.
Celui-ci n'est pas le meilleur de la série, c'est le dernier pour une bonne raison, le sujet s'essouffle sans l'ombre d'un doute.
Angélique a donc été enlevée à son mari Geoffrey après qu'il l'ait achetée au marché aux esclaves de Candie et comme chacun le sait, au pays de candie c'est comme dans tous les pays, on s'amuse on pleure on rit, il y a des méchants et des gentils (désolée, impossible de résister).
Et en effet, ce gros pourri d'Escrinville l'a vendue une seconde fois à Mezzo Morte qui lui même la destine au Roi du Mikhenez, descendant du prophète et commandeur des croyants.
Angélique, enfin réunie avec Geoffrey, va lutter pour garder sa chasteté et fuir ce tyran. De son côté, Geoffrey, désormais le Rescator, ennemi du roi de France et des barbaresques, va tout faire pour retrouver sa belle et la délivrer.
On peut dire que la coordination n'est pas leur fort et qu'ils devraient le savoir au vu des 10 années et plus écoulées.
Leurs plans respectifs vont donc entrer en contradiction mais tout finira bien et Angélique retrouvera les bras musclés et sécurisants de Geoffrey de façon définitive.
Pour le plus grand plaisir du spectateur, Michèle Mercier se trimbale en costume orientaux improbables dans de magnifiques décors, pour la plupart sur sites, face notamment à Jean Claude Pascal en grand eunuque du harem du Roi, obnubilé par la grandeur de son maître.
Si les aventures d'Angélique dans cet opus tombent un peu à plat, il faut le reconnaître, les relations entre les personnages sauvent le film.
En effet, les relations entre le Roi et son Grand Eunuque, relation de maître à esclave donc, sont teintées d'une amitié profonde et d'une grande compréhension. La dernière scène où le roi est contraint de tuer son homme de confiance, peut-être le seul en qui il peut avoir confiance, pour sauver la face est presque déchirante.
Autre belle relation, celle de Colin Paturel et de Vateville. Il y a une belle relation de confiance et d'honneur entre le paysan et le noble, réunit par leur statut d'esclave. Colin Paturel, interprété par l'allemand Helmuth Schneider, est un personnage attachant et haut en couleur qui donne du relief au Roi grâce à leur relation faite d'antagonisme et de respect également. A cause de lui, le Roi n'est pas qu'un gros pignouf, violeur de femme, égoïste et gâté. On voit un monarque qui apprécie l'opposition, jusqu'à un certain point, évidemment.
L'amour de Paturel pour Angélique coule évidemment de source et l'impossibilité de cette relation, dans cet épisode, ne fait aucun doute, ni pour lui, ni pour le spectateur. Mais pas pour les mêmes raisons. Il met entre lui et sa belle une barrière sociale que l'on sait, nous, ne pas être un problème pour Angélique (cf les épisodes précédents). Il devient alors un personnage tragique finalement plus central à cette histoire que Geoffrey lui même.
Le casting est impeccable de Michèle Mercier toujours aussi belle et qui maîtrise évidemment son personnage à Robert Hossein en Rescator. C'est Jacques Santi qui rempli la chemise déchirée de Vateville (Tanguy en personne donc) et Roger Pigaut reprend le rôle d'Escrinville pour une fin d'une rare cruauté.
Un chant du cygne pour Angélique qui est un peu enroué mais le plaisir de le voir n'en est pas diminué. Le charme opère, les aventures d'Angéliques sont irrésistibles.