Critique pour le site Le Bleu du Miroir
Adapté du poème éponyme de l’auteur Suédois Harry Martinson, Aniara conte l’exode terrestre de l’humanité vers Mars, les ressources de notre planète étant épuisées. Alors que le voyage se déroule normalement, un incident dévie le vaisseau de sa trajectoire désormais à la dérive, sans certitude de retrouver un cap.
Premier long-métrage de Pella Kagerman et Hugo Lilja, le film ouvre des pistes de réflexion sur les désastres écologiques, sur la nature humaine et son consumérisme outrancier, sur le capitalisme et cette boucle perpétuelle du dominant/dominé, sur les dangers du culte. Des questionnements d’autant plus intéressants pour un poème paru en 1956, mettant en exergue l’inquiétante orientation, ou absence d’orientation, que prend l’humain, mais dont le rendu cinématographique ne rend pas justice. Non pas qu’il faille des effets spéciaux hollywoodiens, mais la photographie est quelque peu surannée entachant au fil du temps l’intérêt pour la narration, qui devient poussive à la fin. Malgré la performance des deux actrices principales Emelie Jonson et Bianca Cruzeiro, il manque du souffle à Anaria pour nous convaincre.