Retour au foyer
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Principalement connu pour sa trilogie des Qatsi développant une cinématique sidérante du monde contemporain Godfrey Reggio réalisa également le fabuleux Anima Mundi au début des années 90 : un moyen métrage d'une hypnotique efficacité, composé d'une demi-douzaine de tableaux s'attardant sur une faune et ses innombrables dynamiques terrestres. Une fois encore le réalisateur de Koyaanisqatsi étudie la structure du mouvement, altère la cadence des images tout en juxtaposant des microcosmes à des macrocosmes, présentant son film sous le signe du flux permanent.
Il s'agit donc pour Godfrey Reggio de sublimer les esprits aériens, terrestres et aquatiques en les filmant dans leur permanente évolution physique. En bon chasseur d'images il capte - en gros plans ou plans rapprochés la plupart du temps - des gueules et des figures d'une beauté rayonnante... les transformations du précédent Powaqqatsi ( qui s'attardait sur l'activité humaine à la lumière d'un gigantesque rideau solaire ) trouvent en cet Anima Mundi un bel et édifiant écho : activité du monde animal, qu'elle trouve sa réalité dans les infra-mondes ou dans des paysages plus facilement accessibles, rassemblements grégaires ou instinct de survie...
Philip Glass signe une composition comme toujours resplendissante, dont la progression épouse remarquablement chaque séquence, conduisant de manière très concrète le récit universel d'un film intégralement muet. L'animisme évoqué dans l'épilogue peut également être mis en parallèle avec le célèbre poème de Parménide, puisqu'il est question dans Anima Mundi d'une entité composée d'une multitude de singularités. Entre vues d'ensemble et particularités le poème sidérant de Godfrey Reggio n'en finit pas de captiver et de rincer notre regard, nous renvoyant aux origines philosophiques de notre Mère Nature. A voir absolument !
Créée
le 21 août 2018
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