La petite claque du film dont on attendait strictement rien et qui finalement s'est avéré être une bonne surprise.
L'ambiance est, dès le début, un peu étrange, tamisée, étouffante et finalement très pesante.
Le rythme est lent mais c'est grâce à cela que le film prend toute son ampleur. Les ralentis sont merveilleusement utilisés (chose rare). La scène de la sortie du garage jusqu'à la collision nous mène au summum du suspens sans en faire des tonnes. L'usage des silences est aussi très répandu mais l'expression des acteurs est suffisante. La scène de l'arrestation de Pope dans la maison est remarquable, pas un bruit et pourtant une impressionnante intensité.
On ne se retrouve pas vraiment dans un policier classique. David Michôd joue plus sur la psychologie de ses personnages. Ce n'est pas tant l'intrique policière qui nous intéresse mais plutôt la relation entre ces frères, cette mère et ce neveu. L'influence des uns sur les autres, cet amour et cette haine à la fois. Une mère qui tient tous les rôles, un neveu totalement paumé qui ne sait pas trop où il se trouve et ces frères à la fois tellement différents et tous les mêmes
On passe d'un sentiment d'affection pour ces criminels qu'on ne voudrait pas voir arrêtés à un sentiment de haine et d'injustice pour finir sur une conclusion magistrale.
Par contre, les relations entre les polices ne sont pas toujours claires, notamment vers la fin ce qui m'a un peu donné l'impression de ne pas tout comprendre...