L'intrigue est simple dans ce film d'animation: après une bagarre avec Ysel son ennemie dans la cour de récréation, Anina reçoit comme punition un étrange enveloppe noire, qu'elle doit garder scellée pendant une semaine. L'enveloppe sert de point de départ pour Anina, méchamment appelée Palinbête par ses camarades car ses 3 noms sont des palindromes, ils peuvent se lire dans les deux sens. Ce qui m'a plu dans ce film ? A la fois les sujets abordés avec douceur et subtilité, comme le harcèlement scolaire par exemple. Anina n'est pas une enfant idéalisée, on la voit souffrir mais aussi dénigrer sa rivale Ysel sans raison apparente, la suivre ou tenter de lui voler son enveloppe... Jusqu'à ce qu'elle découvre son histoire, et se rende compte de sa méchanceté. Le film aborde aussi le thème de l'éducation, via les maîtresses ainsi que la directrice. Pour les générations traumatisées par la Dame de Coeur d'Alice au Pays des Merveilles, les scènes de cauchemars que vit Anina auront un écho particulier. Le petit théâtre imaginaire de la fillette n'est pas non plus sans rappeler les divagations enfantines de Julien dans Jeux d'Enfants..
Si l'on attendait un peu plus de rebondissement liés à l'enveloppe, si l'histoire traîne un peu en longueur, les décors, la lumières et l'ambiance qui se dégagent de ce film d'animation sont d'agréables surprises. Présent au Festival d'Annecy, le Cinéma d'Animation hispanophone a de beaux jours parfois sombres et glauques devant lui. Un seul regret: ne pas avoir pu voir la version originale!