Bof bof.
On trouve de belles images dans ce film. Grâce à la texture, à la colorimétrie. L'auteur utilise de bons filtres et parvient à rappeler la caméra 16 mm sans jamais tomber dans les effets ridicules de crasses comme on en voit trop dans les films grindhouse d'aujourd'hui trop cheap. On a quelques cadrages, quelques compositions sympathiques, le réalisateur filmant avec justesse l'actrice principale.
Mais au-delà de cette apparence soignée, on s'aperçoit aussi qu'il y a pas mal de plans filmés simplement, ce qui est bien aussi, mais au final peu d'images restent vraiment en tête. Je dirai même plus : beaucoup d'images sont oubliables, dispensables. D'ailleurs le rapport entre son et image est très très faible : l'impression que des tas d'images auraient pu être délivrées dans un ordre différent sans que ça ne change quoi que ce soit. Rares sont les moments où l'on trouve un point de rencontre entre ce qui est dit et ce qui est vu.
Le narrateur n'a pas une très bonne élocution, malheureusement : certains mots sont mangés, peinent à être entendus, des mots parfois importants. De plus le timbre est grave et ça manque d'éloquence, ça tend au soporifisme par moment. Heureusement, de temps en temps, l'acteur semble se réveiller, semble plus vindicatif.
Le scénario ne m'a pas plus emballé que ça parce qu'il ne se passe pas grand chose. Le côté poétique du phrasé n'est pas déplaisant, mais je n'ai pas trouvé d'envolées réellement efficaces (peut-être à cause des problèmes de voix cités dans le paragraphe précédent). C'est long, répétitif, presque ennuyeux. Et ça ne sonne pas assez vrai (je précise cela car dans le profil de l'auteur, je crois déceler une volonté de faire vrai, de restituer un langage ou des pensées de la vie quotidienne, or il m'a semblé que cette liste nostalgique manquait de pas mal de choses pour rappeler la vraie vie, ou tout au moins une représentation la rappelant bien).
Bref, ça se regarde, mais ça manque d'idées et d'images fortes, c'est même trop long pour un tel développement.