Chouette film. Tantôt léger et ludique, tantôt déroutant et distingué. Comique et thriller s’immiscent élégamment dans ce curieux labyrinthe onirique, mais sans pleinement s’offrir, au point qu’on ne sait parfois pas ce qui tient du rêve ou du réel, si Paris rêve de Venise ou l’inverse. Le rêve parfois semble plus réel que le réel. Les dimensions se chevauchent mais sans épate, twist ou climax particulier. C’est très étrange. Et Venise (terre de l’insondable, au cinéma) y tient une place majeure, quasi aussi énigmatique que dans Don’t look now, de Nicolas Roeg. Anna de Paris rêve donc chaque nuit d’Anna de Venise. Et bientôt ce double va tenter de la tuer. Ramifications, convergences, échos en tout genre, le film joue constamment avec toutes les possibilités que lui offre le récit. Un œil en convoque un autre, puis une tâche de sang, un doigt, un couteau, une tarte aux quetsches, un personnage, une situation. Délire stimulant mais ça manque un peu d’émotion en ce qui me concerne.