J'aime les oeuvres qui montrent cette Renaissance à l'époque des Tudors en Angleterre, et avec ce film que j'avais vu il y a longtemps, je n'avais gardé aucun souvenir, je voulais donc vérifier sa qualité. Je viens de le revoir et je suis un peu désappointé. C'est un film historique classique et soigné, mais le récit souffre de trop de longueurs, dues surtout à un excès de redondance et de boursouflures dans le scénario ; certaines scènes sont plus longues que de raison, surtout la partie avant le mariage entre le roi Henry VIII et Anne Boleyn qui s'étire beaucoup trop, et ensuite tout va un peu trop vite jusqu'à l'exécution d'Anne.
La mise en scène manque de vivacité et d'inspiration ; en même temps, ce type de film est toujours un peu statique, mais dans des films comme la Vie privée d'Elizabeth d'Angleterre ou Elizabeth, le rythme est mieux géré et les dialogues plus brillants. Les décors sont soignés, les costumes somptueux, et la photo de qualité. Le film n'est pas repoussant ni vraiment ennuyeux pour qui s'intéresse aux intrigues de cour de cette époque, mais tout ceci est présenté sans grand génie, de façon conventionnelle. Le résultat est cependant supérieur à Deux soeurs pour un roi qui peut faire office de remake moderne. C'est la télévision britannique qui a le mieux évoqué cette période dans un feuilleton de luxe des années 70, les Six femmes d' Henry VIII, et aussi dans la série les Tudors.
L'intérêt vient du portrait nuancé du souverain anglais qui est montré ni trop froid, ni trop bon, quand on sait les cruautés dont il fut capable ; de même que Anne Boleyn est montrée comme une femme au caractère fort et calculateur, tout en étant amoureuse. Malgré ça, l'ensemble est dénué d'aspect romanesque.
Mais le film est en grande partie sauvé par son interprétation exceptionnelle, non seulement le couple royal, mais aussi tous les seconds rôles brillants comme Anthony Quayle dans le rôle du cardinal Wolsey, qui dut composer avec un monarque impulsif et retors, mais aussi John Colicos, Michael Hordern, Irène Papas, Esmond Knight... Geneviève Bujold que je ne croyais pas trop capable d'endosser un tel rôle, s'acquitte de façon touchante et intelligente de cette tâche, et Richard Burton est bien sûr impérial dans un caractère de roi à la fois truculent, impatient et parfois rageur, avec cette touche shakespearienne qu'il insuffle dans ce genre de rôle.

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le 12 mars 2018

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