Les années bissextiles, je me fais toucher le pistil

En même temps, quand on passe son temps à regretter le manque d'imagination d'une production ricaine aseptisée qui impose ses standards un peu partout dans le monde année après année, on peut pas reprocher à un réalisateur mexicain une certaine forme d'audace.

Car il en aura fallu un peu, de l'audace, à Mike Rowe, (d'origine Australienne mais mexicain, donc) pour mettre en scène le trauma de son héroïne Laura.
Peindre un portrait intime à travers l'intérieur d'une jeune femme (à tous les sens du terme: à part la scène d'ouverture, nous ne quittons pas l'appart de Laura) et via ses relations (d'abord furtives, puis plutôt intense) avec des hommes est une gageure.

Une fois cela dit, réussi ou pas le pari ?
Forcément, cela dépendra un peu de chacun d'entre nous, de notre degré de sensibilité, de notre niveau d'attente par rapport à un tel type d'oeuvre.

Là ou on pourra voir voyeurisme ou détails scabreux, on pourra aussi au contraire trouver que la révélation progressive des blessures de Laura se fait subtilement et explique bien des choses et que tout cela est superbement amené. On pourra trouver que la performance d'actrice de Monica del Carmen est forte et courageuse.
Et que le choix de ce genre d'actrice est judicieux, car dotée d'un physique servant parfaitement l'histoire (plus jolie, le film eut été à la fois plus racoleur et moins crédible, moins jolie et nous aurions peut-être passé un moment pénible...)
Que le les plans culs, loin d'être faciles ni même excitants, servent l'histoire sans tomber dans le racolage.

Et qu'au bout du compte voilà un essai réussi, un film souvent intense et dont on se souvient bien après l'avoir vu.
Ne reste plus qu' à espérer que Mike Rowe nous propose des films un peu plus souvent que tous les quatre ans.
guyness
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le 15 mai 2011

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guyness

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