Certes, les prises de vue de Léos Carax, chantre de la surimpression, rythment Annette d’un lyrisme certain. Mais ce rythme visuel étourdissant dessert in fine la force narrative d'un film manichéen.
En effet, alors que la première partie du film enchante (malgré il faut le souligner, une entrée en matière dance and sing lymphatique), les entrelacs narratifs obscurcirent la seconde partie, qui devient aphone. La critique politique de l’Homme, de l’art, de la société, si elle était voulue, devient dès lors sporadique et malaisée.
Finalement, cet esthétisme paroxysmique semble vider le film de sa sincérité, et frappe d’apathie le spectateur épuisé par tant d’injonctions diverses.