"Annette," de Leos Carax, s'ouvre sur un numéro d'ouverture magistrale plongeant immédiatement le spectateur dans un univers théâtral teinté finement de grandiloquence. S'en suit, une scène explorant la confrontation des Arts de la scène, entre le chant lyrique et le stand-up, préfigurant le déclin tragique.
Tout du long, la mise en scène, sa théâtralisation et ses chorégraphies chantantes créent un mélange homogène entre réalité et performance, brouillant leurs frontières et offrant des moments uniques, hors du temps dont un travelling circulaire autour d'un chef d'orchestre, présageeant sa notoriété grandissante envers le récit.
Adam Driver, en dehors de tout superlatif, incarne une profondeur déstabilisante, un comportement erratique reflétant la nature destructrice de l'amour obsessionnel. Son stand-up soulignant ses tendances autodestructrices.
Annette, représentée comme une marionnette en bois, symbolise l'innocence manipulée et l'impact des actions parentales sur l'identité. Son exploitation accentue la facticité de son existence, se retrouvant, fictionnalisé et instrumentalisé.
Pour finir, l'utilisation de couleurs vives dans l'obscurité souligne le contraste entre la façade glamour et les luttes internes et privées des personnages. La bande originale composée par Sparks, véritable chef-d'œuvre, enrichit chaque propos.
Malgré sa grandeur, "Annette" présente, néanmoins, des longueurs.