Critique par le podcast Souscrivez à un abonnement : https://mauvaisgenre.org/index.php/category/podcast/saua/feed/
Que voulez vous ? On a toujours le cul entre deux chaises quand on fait un film sur l'adolescence.
D'aucun dirait que le genre a ses poncifs et que sa codification est parfois sa plus grande force et sa plus grande faiblesse.
Dans le cas d'Anni Da Cane, cela donne naissance à une oeuvre mon chéri, au sens ou sa forme est plutot top, mais son fond est plus ou moins douteux.
Le problème d'Anni Da Canne produit par Amazon est son envie de toucher à tout, se perdant parfois dans des non-sens scenaristiques. On retrouve donc le cliché des filles populaires opposé aux loosers, un inutile love interest complètement con présent d'avantage pour la forme que pour son intérêt, ce qui est un comble, des montages plan machiavélique digne d'un American Pie du pauvre.
A son corps défendant, il réussit aussi le tour de force de rendre son héroine insupportable et de rendre les personnages secondaire d'autant plus sympathique qu'il la tolère dans leur environnement proche.
Pourtant le film réussit aussi à capter parfois le charme de l'adolescence, ce moment ou on traverse toute la ville pour acheter un jus de raisin (parce qu'on a envie d'un jus de raisin !), ou on galère à rendre crédible l'existence d'un amour de vacance, ou on aimerait mourrir à cause de tout ces petits riens qui nous travaillent, et ou misérable on se montre plus ridicule que cadavérique etc etc...
Tel un bébé secoué, le film se retrouve donc à marcher sur une pate en bavant ponctuellement tantot son manque de justesse, tantot de mauvais élans de médiocrité.
Dans ces moments de blanc, notre esprit se détache. On se surprend alors à se demander si Jeff Bezos pourrait acheter le colisée, pour y faire combattre des coursiers... Si Amazon, en latin, ne veut pas dire Jeu du cirque. Le générique tombe alors sur ces fumeuses idées.