Spécialiste du bon gros blockbuster qui tâche, Roland Emmerich avait touché le fond avec l'ignoble "2012". Est-ce pour se racheter une conduite que le bonhomme décide de laisser de côté le film à grand spectacle au profit de la reconstitution historique classieuse et potentiellement oscarisable ?
Partant du principe que William Shakespeare n'était qu'un comédien limite illettré et que ses classiques ont en fait été écrit de la main de Edouard, comte d'Oxford et amant de la reine Elizabeth, "Anonymous" intrigue de prime abord, son pitch farfelue (basé sur des théories sujettes à polémique) étant surtout un prétexte pour nous plonger dans les arcanes du pouvoir, avec ce que cela implique d'intrigues et de complots.
Bénéficiant de superbes costumes et de décors grandioses, d'une mise en scène soignée et d'un casting impeccable porté par Rhys Ifans, "Anonymous" a cependant un peu de mal à passionner réellement, la faute à de sérieuses longueurs et à un scénario certes intéressant mais beaucoup trop confus à force de multiplier les personnages et les flashbacks. Je suis cela dit curieux de voir le prochain projet de Roland Emmerich et de savoir si le cinéaste va persévérer dans cette nouvelle voie qui souvre devant lui ou s'il va retomber dans son cinéma popcorn assez indigeste.