Si j'aurais su, j'aurais pas venu !
Je ne sais pas pourquoi, je dois avoir un super-sens arachnéen, mais passé dix petites minutes, je sais en général si le film que je regarde me plaira ou pas. Dès la première scène, j'ai su que je détesterai cet "Another happy day", premier film de Sam Levinson, fils de Barry. Pourtant j'étais parti confiant.
Remarqué à Sundance (pourquoi ça ne m'étonnes pas ?), le film de Levinson n'est rien d'autres qu'un énième brocardage de la sacro-sainte cellule familiale, interminable réunion de famille où chacun va profiter d'un mariage pour régler ses comptes. Soit 67% du cinéma indépendant actuel.
Le film aurait pu être un minimum sympathique si Sam Levinson ne chargeait pas autant sa mule, forçant constamment le trait et surlignant au gros marqueur rouge chaque situation et chaque trait de caractère, plombant encore plus cette comédie cynique et désespérément hystérique, filmée avec la délicatesse d'un boucher muni de moufles.
Du casting quatre étoiles prometteur on ne retiendra que la prestation rafraîchissante d'Ezra Miller, le reste n'étant qu'un vaste concours de grimaces en vue des Oscars (Demi Moore, inexpressive comme à son habitude, est éliminée d'office), la palme revenant à Ellen Barkin.
Mon instinct m'avait sommé de fuir, mais ma curiosité maladive a encore une fois été plus forte.