Si le début peut faire penser à une pale imitation de " Django" malgré une certaine maîtrise de la reconstitution et une image soignée etc, cela ne dure pas, et heureusement.
Les acteurs semblent ne pas être à leur place et c'est là un défaut qui devient par la suite une force.
Dans un premier temps déroutante, la construction du récit s'avère finalement assez brillante et puis finalement on est dans le film, complètement.
Toutefois si on s'attendait ici à un film d'horreur, alors les amateurs seront déçus. " Antebellum" ne fait peur, il n'est même pas vraiment angoissant c'est d'ailleurs assez dur de le classer alors on dira que c'est un thriller. Un thriller sur un fond politique qui pose question sur l'histoire, son rôle et son poids dans le présent. L'histoire est elle une chose figée dans le passé où l'histoire est-elle mouvante et toujours vivante quelque part même pas le présent?
N'étant pas excessivement fan de films d'horreur c'est donc un aspect que j'ai beaucoup aimé.
Certaines choses restent cependant maladroites. Il y a une certaine dichotomie trop marqué entre les scènes du rêve et la vie réel, j'aurai presque envie de dire " la vie rêvée". On retrouve pas mal du cliché américain : la grande maison, le joli petit couple aisé, la réussite universitaire ayant abouti à une reconnaissance universelle puisque notre héroïne est une Angela Davies du 21 ème siècle. La soirée entre copine qui ressemble presque à une vie aussi superficielle que les girls de Sex and the City... Somme toute c'est à se demander s'il s'agit là d'un facile raccourci des scénaristes ou une critique de la société américaine?
S'il ne fait pas peur " Antebellum" surprend quand on comprend tout. Là boum, basculement et la construction prend tout son sens. C'est simple et pourtant ingénieux et ça dénote d'une certaine folie qui ne fait qu'accroître une certaine angoisse où une question assez redondante " Y a t-il besoin de surnaturel pour créer l'horreur où l'homme peut lui même être un monstre ?"
Comme dans " Us" la fin est surtout une image, une métaphore ( bien plus simple et compréhensible, toutefois.) plus qu'une véritable fin. L'image est forte, elle est belle mais on reste malgré tout en superficie. Des questions subsistent pas tant sur la compréhension ( contrairement à US) mais à l'incidence des événements sur la vie des protagonistes. On ne peut qu'imaginer et c'est encore une qualité comme un défaut ici puisqu'on a souvent l'impression que la fin est vite balancée et tout retombe d'un coup.
Globalement cela reste un bon "Thriller," qui casse un peu les codes puisqu'on s'éloigne véritablement du schéma classique films d'horreur.
Jai beaucoup aimé la réflexion ( même si on reste en surface) et puis, in fine, peut être que l'histoire ne meurt jamais tant qu'il existe des individus pour la faire survivre / revivre, et même pour les plus sombres heures..