Lars von Trier et les femmes...

Depuis la découverte de Melancholia, je n'avais de cesse de souhaiter voir (et revoir) les autres de ses films. C'est donc avec une bonne partie de sa filmographie en ma possession que je me suis lancée dans cette aventure, en commençant par Antichrist. Pourquoi celui-là? Sans doute parce que les avis partagés et l'encre qu'avait fait couler ce film m'intriguait.
C'est dans une totale absence de connaissance que je me suis plongée dans ce chef d'oeuvre. La scène d'exposition est ici à couper le souffle. Si, comme je le crois, les premières images d'un film donnent un avant goût du niveau de celui-ci, alors les premières minutes suffisent à rester scotché.
Rien n'est épargné au spectateur dans ce travail de deuil amorcé par Charlotte Gainsbourg aidée de William Dafoe, un deuil dans la douleur et l'angoisse, les tremblements et les cris. Ici, le psychiatre n'existe que dans l'aide qu'il veut apporter à sa compagne, sans se préoccuper de sa douleur. D'ailleurs, elle le lui dit clairement "je ne t'intéresse que depuis que je souffre".
Les angoisses de la femme les conduise à aller les affronter dans leur maison de campagne. L'horreur que cache le drame se dévoilera petit à petit, l'horreur d'une personnalité perverse avec des tendances hystériques. Cette horreur, non vue par le psychiatre et mari, comme pied de nez à ce qui s'est passé sous son nez et sous son toit pendant des mois, voire années. A l'origine, une thèse. Un travail sur les violences faites aux femmes dans le passé, qui conduit une héroïne au bord du gouffre de la folie à intérioriser les stigmates infligés aux femmes. Cette femme, qui se craint et se déteste pour ses penchants sadiques, et qui finit par le généraliser aux corps des femmes.

. Derrière ces propos et la folie d'une Charlotte Gainsbourg toujours aussi extraordinaire, on retrouve un Lars Von Trier qui apparait comme ayant des problèmes à régler avec les femmes, objets de ses études et de ses craintes...A chaque film, une femme malade. Et des hommes faibles, impuissants face au danger qui ne résistent ni à ces folies, ni à leur instinct de passivité, leur lâcheté. L'homme, en proie à la peur, en proie à la Femme, elle-même en proie à son trouble / sa pathologie -purement féminine-. Malgré cette dichotomie trop manichéenne que je ne partage pas, comment nier le talent indéniable d'un homme qui maitrise si bien l'art de la métaphore psychologique?

Des acteurs à la hauteur du film, qui réussissent à porter le projet par leur jeu.
LilaK
9
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le 25 juin 2014

Modifiée

le 25 juin 2014

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LilaK

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