Trop c'est trop
Ayant vu le film à l'époque en avant-première, je me contenterai de dire que c'est une oeuvre démente: le fruit d'un esprit malade et dérangé en dépit de certains passages assez beaux noyés hélas...
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le 15 août 2011
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Antichrist a 2 sujets.
Le premier, c'est l'irréductibilité du mal (métaphysique plutôt que moral). Lars pourrait prendre le parti de démontrer rationnellement que le mal est nécessaire, qu'il est la nécessité du bien. Mais il est tout sauf un rationaliste, c'est un instinctif, doublé d'un mystique. Il ne voit le mal que comme une cause de souffrance, et sa sensibilité exacerbée le porte presque à faire de ce mal l'élément constitutif, le principe d'existence de l'univers tel qu'il le perçoit. De fait, il rejette toute pensée rationnelle (et en particulier le rationalisme scientifique) qui n'a de cesse de vouloir ordonner la contingence. Cet élément critique constitue le deuxième sujet d'Antichrist (c'est également l'un des sujets principaux de Melancholia).
Par ailleurs le film développe deux thèses.
La première est que le mal s'incarne dans la nature. Avant d'être métaphysique, il est tout simplement une réalité physique : toute génération est par nature voué à la corruption, toute naissance mène à la mort. La nature n'est que chaos et violence, et de manière générale, principe de désordre. Pensée similaire à celle d'Herzog qui affirme dans Grizzly Man que la nature est faite de prédateurs, que le dénominateur commun de la nature ce n’est pas l’harmonie, mais le chaos. La seconde thèse étant que la femme, ou plutôt l'élément féminin, s'identifie avec la nature là où l'homme s'en distingue : elle nourrit l'entropie existante, crée et ajoute du désordre.
Merci au revoir
Créée
le 15 oct. 2012
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