La critique comporte des spoilers.

Un couple, alors qu'ils sont en train de faire l'amour, ne se rendent pas compte que leur fils, très jeune, tombe accidentellement par la fenêtre. Suite à cela, alors même que l'homme semble refouler son deuil et ne rien ressentir, la femme, incarnée par une Charlotte Gainsbourg juste exceptionnelle, tombe en dépression. C'est le point de départ.

Le film est découpé en chapitres, dont un prologue et un épilogue qui sont tous deux en ralenti et en noir et blanc. Magnifique tous deux, ils jurent presque face à ce qui se déroule entre ces deux "chapitres". Le couple, alors au plus mal, décide de partir dans un chalet au fin fond d'une forêt dense et sauvage. La bonne idée. Psychanalyste, l'homme entreprend de soigner sa femme, partie dans ce chalet, nommé Eden. Si tout à l'air normal, cependant, il est difficile de se fixer un avis sur le film. Tour à tour, l'on découvre ce que la femme était venu faire avec son enfant. Elle devait venir finir sa thèse, thèse intitulée "Gynocide". Si, comme moi, vous ne savez pas ce que cela veut dire, je vous laisse le plaisir de le découvrir au rythme très dérangeant du film.

Plus l'œuvre avance, plus l'on découvre un environnement hostile à l'Homme, et notez le "h" majuscule que j'emploie, puisqu'il ne s'agit pas seulement de notre personnage incarné par Dafoe, mais de quelque chose de plus large, de plus mystique. Mystifié par le film, l'Homme y répond comme quelqu'un qui a toutes les solutions, opposé à la femme dans le film, que l'on présente comme hystérique, violente, nocive. Bien loin de moi toute idée misogyne, c'est là l'image que je reçois face à ce film, l'idée qu'y en ressort. Le personnage de Charlotte G. va, peu à peu, devenir fou jusqu'à un dédoublement de la personnalité fort. Citant des choses qu'elle a apprise pendant la thèse qui se dérouleront par la suite (Les trois mendiants, mais j'y reviendrais, la grêle.) L'image de sorcière est clairement apparent, c'est d'ailleurs la conclusion du film, puisque la femme finie par brûler sur un bûcher.

Concernant les trois mendiants, plusieurs choses ne semblent pas coller, ou est-ce une culture qui m'est inconnue, je l'ignore. Le fait est que, avant, bien avant, que Charlotte ne craque complètement, William va commencer à avoir des hallucinations : La biche et son mort-né. Le renard lui annonçant un message plutôt cauchemardesque et enfin le corbeau enterré. L'homme ne découvre cela qu'à la toute fin, bien qu'il ait vu une carte stellaire les présentant, cela appuie clairement le côté mystique du film, qui n'est pas à oublier. Ceci étant dit, comme je l'ai dit, ma connaissance sur les sciences occultes s’arrête très rapidement, je ne peux donc pas avancer de réflexion sur ce terrain.

Néanmoins, arrivé à la fin du film, il reste des zones d'ombres, des zones où règne une atmosphère mystique, comme l'hallucination finale de ce pauvre William, avec les femmes sans visages qui marchent autour de lui.

Ce que je retiendrais de ce film, c'est que je ne savais pas quoi lui mettre comme note sur SC, tant j'ai aimé certains passages et haït d'autres, qu'il y a une misogynie ambiante très désagréable, que Charlotte Gainsbourg m'a coupée le souffle et que la dépression, c'est quelque chose de grave.
Paradox
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le 24 avr. 2013

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