On perd notre sang-froid...
Du zombie on en a eu à à peu près toutes les sauces, que ça soit du vaudou en passant par les dérapages gouvernementaux sans oublier non plus les goules. De temps en temps on a une originalité qui nous crève le cul comme Ponty Pool, maestria en terme de mise en scène, réussissant à nous vendre la crédibilité d’un virus se diffusant par les mots. Antisocial tente à peu près la même chose que Ponty Pool, sauf que ce coup-ci le virus se répand via redroom.com, clone factice de Facebook. L’idée n’était pas mauvaise en soi, mais le résultat est affreusement brouillon et aurait tendance même à agacer. Le réalisateur Cody Calahan ne sait absolument pas sur quel pied danser, du coup on a un produit qui oscille entre la connerie d’un teen movie de seconde zone (les titrages façon MTV super pêchus mais inutiles et assez laids en comparaison de ceux de la chaîne), le sérieux d’un Ponty Pool et le gore d’un film de zombie lambda. Le mélange est tellement raté que personne n’y trouve vraiment son compte; c’est pas drôle, ou alors involontairement tellement la diffusion du virus est décrédibilisé par l’ensemble et enfin la plupart des scènes sanglantes se passent dans une obscurité assommante où l’on ne sait pas si l’on voit de l’hémoglobine ou de la peinture noire.
La seule véritable utilisation du réseau sociale qui arrive à être pertinente est sa mise en avant d’une planète où pour savoir ce qu’il se passe dans le reste du monde il faut se connecter à un site web dont la fiabilité est plus que douteuse et vient apporter l’once qui sauve le film du néant et réussit quand même malgré tout à dégager Diary of The Dead, qui n’était certes pas très dur à surpasser.
Le réalisateur, fatigué et probablement dépité par le résultat de ce qu’il s’imaginait être un grand film clôt même l’ensemble par un plan directement emprunté à celui du premier opus de la saga cinématographique Resident Evil: l’héroïne armée, le regard mauvais et le fond apocalyptique en arrière-plan; heureusement que la photographie de l’ensemble est plutôt réussie, ça donne à ce plan une sacrée gueule.