Antoine et Colette est le second volet des Aventures d’Antoine Doinel, interprété à merveille par Jean-Pierre Léaud que l’on suit depuis les 400 coups.
Antoine et Colette, c’est l’histoire cruelle d’un amour unilatéral, d’un Doinel fou amoureux mais considéré par Colette comme « le bon copain ».
Antoine a tout juste 17 ans et travaille chez Phillips dans une usine de fabrication de disques. Colette, elle, passe le bac.
Le jeune homme remarque Colette -la sublime Marie-France Pisier que l’on retrouvera dans l’amour en fuite- lors d’un concert aux jeunesses musicales. Il tente alors de se rapprocher d’elle à de multiples reprises, à la manière ingénue du jeune adolescent transi. Les deux font connaissance et Antoine tombe amoureux. Le court métrage traite bien de l’obsession qu’a Antoine pour Colette, il va jusqu’à déménager en face de chez elle et sympathiser avec ses parents. Ironie tragique, Antoine veut faire la conquête de Colette mais ne parvient qu’à faire celle de ses parents.
Mais c’est avec une certaine tendresse que Truffaut nous montre la cruauté des amours jeunes, l’indifférence de Colette à l’égard d’Antoine étant de plus en plus notoire à mesure que le court métrage avance. On pourrait même aller jusqu’à dire qu’il est le récit de l’éloignement de Colette, renforcé par la douloureuse scène finale.
En somme, ce petit film de 29 minutes mérite le détour, d’une justesse mélancolique assez prenante.
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