Loin d'être désagréable, ce moyen métrage me fait un peu l'effet d'une prise d'élan avant Baisers volés, transition non dénuée d'intérêt mais tout de même assez peu marquante.
Il fallait très certainement en passer par là, par cette respiration un peu maladroite entre l'enfance et le jeune âge adulte, le rythme étant finalement en adéquation avec l'Antoine Doinel adolescent qu'il nous montre, gauche et aussi déterminé qu'indécis.
On peut tout de même voir ça et là ce qui manque vraiment à ce chapitre, et fait justement beaucoup de la grandeur des autres de la série suivant ce personnage : l’a-propos de Truffaut, par exemple avec les bribes de chanson de Brassens résonnant dans un bureau bondé traversé par un buste publicitaire en carton du chanteur.
Si pour le spectateur il ne s'agit que d'un petit intermède qui serait presque oubliable, les films suivants imposerons au fur et à mesure l'importance d'ampleur de cette période charnière pour son personnage, cicatrice amoureuse de jeunesse qu'il continuera à fantasmer en grandissant.