Ha… Ce « The Asylum Presents » me fait toujours ce petit quelque chose quand je le vois. Je sais à chaque fois que je vais voir de la merde, mais j’espère toujours que, en tant qu’amateur de mauvais films sympathiques, je vais au moins me marrer. Et ici, ils présentent leur version lowcost du Godzilla vs Kong de la Warner. Un film opportuniste, comme toute une partie de leurs productions. Un programme qui s’annonce « dantesque » quand on sait leur bon goût pour les CGI bas de gamme, les acteurs en roue libre, et les scènes de dialogue inutiles histoire de faire arriver péniblement leurs films aux 1h30 réglementaires. Pourtant, ils savent faire des films funs chez The Asylum, Ghost Shark en est l’exemple même. Mais là, wouhou, que c’était pas bon ! Mais genre pas bon pas bon, voyez ? Le genre pas bon où votre index se sent irrémédiablement attiré par le bouton avance rapide de la télécommande.


Daniel Lusko n’est pas un habitué de chez The Asylum, à l’inverse d’un Christopher Ray ou d’un Griff Furst. Il n’est coupable pour eux que d’un Avis de Tempête (2013), 500 MPH Storm en VO, de triste mémoire. Bon, et maintenant d’Ape Vs. Monster. Au programme, un singe venu de l’espace (fruit d’une expérimentation entre la NASA et son homologue russe dans les années 80 et qui a mal tournée), un iguane qui passait par là et qui a bu un liquide contaminé. Et bim, voilà, on a nos deux gros monstres. C’est vrai quoi, pourquoi faire compliqué quand on peut demander à un gosse de six ans d’écrire un scénario. Ah oui, on a aussi des militaires, des scientifiques, et euh, c’est tout. Ah non, il y a aussi Eric Roberts, qui n’enchaine plus que des productions bas de gamme à tendance Z, qui est venu toucher son cachet. Eric Roberts quoi. Prestige. Ça fait classe en gros sur l’affiche même si on le voit que 10 minutes. Et nos deux monstres, ils sont super balèzes. La chair à canon… euh… les militaires sont en plein désert, avec une vision 360° absolument dégagée, mais ils arrivent à se faire surprendre par un singe géant. Balèze le singe, balèze. Et puis notre lézard géant semble avoir reçu lui aussi une formation de ninja. Et puis, très rapidement va se produire un phénomène assez inexpliqué dans une production The Asylum, le truc qui te colle à ton siège de surprise, les CGI ont de la gueule ! OMFG, accident industriel ou quoi ? Ça y est, ils ont arrêté de faire travailler les stagiaires et ont mis des mecs qui connaissaient leur métier aux commandes ? Alors, ce n’est toujours pas ça hein, on est passé du niveau d’une cinématique de PS1 à celui d’une cinématique de PS2, mais néanmoins, y a de l’évolution, c’est presque bien ! Bon, pas tout le temps hein, tout ce travail les a épuisés et ils ont rappelé les stagiaires pour certains autres CGI. Ouf, me voilà rassuré, j’ai failli faire une crise d’apoplexie. Mais c’est déjà un bon point, on constate un effort, et c’est rare chez The Asylum. Ils sont passés d’opportunistes flemmards à opportunistes en net progrès. C’est le level up inespéré ! Un bon point ! Bon, le seul bon point à vrai dire tant ce film va droit dans la catégorie des étrons cinématographiques intergalactiques.


Parce que voilà, nos deux monstres, on nous les a présentés, ils sont là, le lézard a même un très joli design (le singe bien moins…), mais leur temps de présence à l’écran est aussi famélique que le talent d’actrice de Megan Fox. On doit les voir en tout et pour tout deux minutes à l’écran (et je suis large), et jamais plus de 4/5 secondes d’affilée. Ah bah de là à dire qu’on nous aurait menti sur la marchandise en voyant la bande annonce, il n’y a qu’un pas. En fait non, il n’y a pas de pas, on nous a clairement vendu du « rêve » (notez les guillemets) et tous les plans des monstres sont dans ce court trailer. Du coup, et bien il faut remplir. Parce qu’avec deux minutes de monstres pour arriver aux 1h28 du film, ça en fait de la scène à mettre. Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de scènes de parlotte entre deux attaques bien trop rapides de monstres. On a de l’héroïne qui parle de son enfance, des militaires qui taillent le bout de gras avec leurs homologues russes, des pseudos scientifiques qui déblatèrent des conneries en faisant mine de regarder leur microscope. Mais on s’en branle, bordel de peau de zob, on s’en branle ! On veut des monstres qui se tapent dessus, même si c’est mal fait, on veut du monstre qui bouffe des gens avec des giclées de sang numérique moche. Alors on a quand même droit à deux ou trois répliques pas piquées des hannetons du genre « C’est l’heure de montrer à ce lézard qu’on ne fait pas chier un russe » ou bien « dès que cette salamandre se montre, j’en fais du guacamole ». Si si, je vous assure, après 10 minutes de dialogue chiaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaant comme la mort, elles font rire ces punchline. Ah oui, parce comme si ce n’était pas suffisant, ça joue comme des patates. Les acteurs font ce qu’ils peuvent avec les moyens qu’ils ont, c’est-à-dire un cachet merdique, et surtout un talent très limité. Entre les personnages russes qui perdent leur accent en cours de route, l’actrice qui tente de bégayer pour simuler la peur, et ceux qui semblent constipés tellement ils sont en surjeu, on frise le Shakespeare. C’est simple, on est au niveau des Musclés. Et puis rapidement, ah ah, retournement de situation façon « tu t’y attendais pas à celle-là », un vaisseau extra-terrestre. Pourquoi ? Parce que. Mais heureusement, tout il est bien qui finit bien. On tire la chasse, bye bye petit étron parti trop tôt. Bisous au revoir m’sieurs ‘dames.


Ape vs Monster nous montre que, même si The Asylum ont fait des progrès en matière de CGIs, ils ne savent toujours pas faire de films. Si au moins c’était fun, mais même pas. Prochaine étape, Aquarium of the Dead, j’en trépigne d’avance.


Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com

cherycok
2
Écrit par

Créée

le 14 sept. 2021

Critique lue 672 fois

cherycok

Écrit par

Critique lue 672 fois

Du même critique

Barbaque
cherycok
4

The Untold Story

Très hypé par la bande annonce qui annonçait une comédie française sortant des sentiers battus, avec un humour noir, méchant, caustique, et même un côté gore et politiquement incorrect, Barbaque...

le 31 janv. 2022

22 j'aime

Journey to the West: Conquering the Demons
cherycok
7

Critique de Journey to the West: Conquering the Demons par cherycok

Cela faisait plus de quatre ans que Stephen Chow avait quasi complètement disparu des écrans, aussi bien en tant qu’acteur que réalisateur. Quatre ans que ses fans attendaient avec impatience son...

le 25 févr. 2013

18 j'aime

9

Avengement
cherycok
7

Critique de Avengement par cherycok

Ceux qui suivent un peu l’actualité de la série B d’action bien burnée, savent que Scott Adkins est depuis quelques années la nouvelle coqueluche des réalisateurs de ce genre de bobines. Mis sur le...

le 3 juil. 2019

17 j'aime

1