Bertrand Blier en impro

Avant de se lancer dans le visionnage d'Apnée, il faut renoncer à l'idée que l'on va nous raconter une histoire avec un début, une fin et des péripétie au milieu de tout ça. L'improvisation semble avoir été la règle pendant le tournage, et forcément quand tous les dialogues sont improvisés, ça semble difficile de construire un personnage trop complexe ou un scénario un tant soit peu interessant.

Regarder Apnée, c'est comme aller voir un spectacle d'impro. Ce sont des petites scènettes de 10 minutes sur un thème donné (la banque, l'entretien d'embauche, la famille, la religion, le mariage etc...). Le liant de tout ça étant ce trouple de 3 énergumènes, inadaptés à la vie en société, interagissant de manière instinctive avec un monde un peu trop rangé et soumis aux conventions sociales, ce qui donne forcément lieu à des situations absurdes. Difficile d'ailleurs de ne pas penser à Bertrand Blier. On retrouve le coté anarchiste des personnages des Valseuses, l'absurdité des situations de Buffet Froid où l'ambiguïté sexuelle de Tenue de Soirée. Et puis un scénario qui semble se dessiner au fur et à mesure du tournage et des improvisations du moment.

Apnées apporte un vent de fraicheur à la comédie française, trop souvent cantonnés aux films avec Christian Clavier par des spectateur trop peu curieux. Jean-Christophe Meurisse et sa troupe, rejoignent donc avec brio cette petite vague de réalisateurs de comédies française atypique, au coté de Antonin Peretjatko, ou le duo Dominique Abel & Fiona Gordon.