J'ai vraiment du mal à comprendre l’engouement de la presse pour ce film. Les allemands sont réputés pour être froids et ce n'est pas avec ce film qui vont bousculer nos idées reçus. Pourtant le film a tout pour être une comédie amère et légèrement absurde, comme on en voit parfois dans le cinéma néerlando-belgo-scandinave. Mais à mon grand désespoir, ce n'est ni Alex Van Warmerdam, ni Felix Van Groeningen, ni Roy Andersson qui est derrière la caméra, mais une certaine Maren Ade. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette dame, n'a ni le sens de la synthèse, ni celui de l'humour.
Le film dure 2 putains d'heure et 42 foutus minutes ! Tout ça pour raconter l'histoire d'un papa un peu relou qui s'acharne à rendre sa fille heureuse en détruisant sa vie professionnelle. Franchement, le film aurait pu durer 1h20 sans problème. Ça aurait rendu le tout un peu plus digeste. Si le film dure si longtemps, c'est parce que la réalisatrice s'acharne à s'attarder sur des trucs qui ne servent à rien. On se tape des réunions entières de gens en costards qui font des powerpoint sur des sujets qui nous sont inconnu et dont on ne comprend pas les enjeux. Et la mise en scène ne fait rien pour rendre le tout un peu plus chaleureux ou dynamique. Elle se contente d'une banale caméra à l'épaule, dont le choix de l'angle ou de la position ne semble jamais dépasser la simple volonté de montrer le déroulé de l'action. Pas de point de vue, jamais d'originalité. Et la photo terne et blanchâtre n'arrange rien à la froideur globale du film.
Le seul aspect vraiment réussi à mes yeux, c'est la façon dont la réalisatrice filme les moments gênants. Ces moments, désagréables ou un silence pesant s'installe entre deux personnages. Le problème, c'est que c'est le seul ressort comique du film et qu'après 2h40 de film, il ne fait plus rire.
Toni Erdmann décrit l'univers tristement sérieux des grandes entreprises. Réunions interminables, collègues relous et horaires de malade. Le problème, c'est que le film est tout aussi triste et sérieux que le monde qu'il prétend critiquer. Toni Erdmann a des odeurs de café froid, de papier à imprimante et de powerpoint sous windows 7. Un film aussi chiant qu'une réunion sur l'externalisation commerciale au cœur d'une stratégie marketing B2B.