Un docu assez particulier quand même. Le type, vegan, nous fait passer l'idée, directement ou indirectement, que ce qui détruit la terre, en fait, ce sont les vaches, les prés. Et non pas forcément les usines polluantes. Il ne dit pas ça comme ça, mais c'est l'impression qu'on a en regardant son film, que l'ennemi numéro 1, c'est ce bon vieux fermier et qu'il serait temps de lui proposer un autre job, genre planteur d'arbre ou gardien de forêt. Je ne suis pas fermé à cette idée que l'agriculture détruit l'écosystème, ce petit rigolo qui présente le docu a quelques arguments qui semblent convaincants.
Qui semblent. C'est bien là le souci. Il nous sort ses arguments de son chapeau, c'est un peu facile, ça fait pas très recherché. Et surtout ça manque de contre arguments. Le type nous pose ses solutions comme étant parfaite, et ne cherche donc jamais à les vérifier, on doit tout accepter tel quel, ça manque de remise en question.
Pire, le gentil petit vegan décide de tuer je ne sais plus quel quadrupède car ils sont trop nombreux et sans prédateurs naturels, et donc ils ravagent nos espaces verts : la séquence est ignoble non pas parce que le bonhomme tue un animal (du premier coup en plus, il y a une forme de vantardise hypocrite qui donne envie de gerber) mais parce qu'il se met ensuite à pleurer en disant que c'était nécessaire, d'ailleurs il acceptera, lui le vegan, de manger la bête pour ne pas l'avoir tuée en vain. Enfin, il mangera un steak quoi... Dieu sait ce qu'il fera du reste de la carcasse ni si la troupe de chasseur a bien prélevé la viande pour la conserver et la donner ou vendre (si c'est pour vendre, comment ne pas tomber dans le cycle vicieux du capitalisme?). Mais quel apitoiement ! Ce n'est pas en chassant un animal que tu montres l'exemple, coco, si c'est au-dessus de tes forces par principe, tu laisses une autre personne tuer le gibier à ta place et le consommer. Pas besoin de faire tant de drama, du moment que les chasseurs font ça bien.
La mise en scène suit constamment ce globe trotter (qui justifie son vol en avion comme il peut), c'en est agaçant, si au moins ce n'était pas un gland pareil. À force de montrer le bigleux, on a l'impression que c'est plus un film sur lui en train de vouloir changer le monde que sur la nécessité de changer notre façon de consommer et produire...
Bref, tout cela manque de profondeur, c'est trop facile, trop primaire, même si je veux bien croire qu'il n'a pas tort et que ces nouvelles farines puissent être une bonne chose. Mais faut creuser tout ça, bordel !