Qu'y a-t-il de nécessaire dans un film qui parle de personne qui peignent ? Leur sincérité.
C'est là que le film a quelque chose d'unique, rien est fake, tout est factuel. Ici, la vie de bohème paraît être tout, sauf bourgeoise et en plus lorsqu'elle le devient cela devient un enfer évident aux yeux de tous.
Surtout ce moment faustien où l'on voit l'artiste se laisser acheter par quelqu'un de complétement ridicule qui est à la fois écoeurant et très drôle dans ce qu'il dégage.
Et tout cela, sous fond d'un désir ardent de faire vivre son art, sa vocation dévorante. Elle n'est pas artiste pour rien. On le comprend à la vu de son amie Oksana Chatchko qui ne brouille aucune piste. Tout au contraire, elle amène la nécessité de l'art, puisque ce personnage tragique incarne le poids du monde qui s'abat sur la conscience de la personne. Oksana est le moteur de ce qu'Apolonia n'aurait jamais pue faire toute seule. Apolonia est le miroir de ce qu'Oksana ne pouvait pas faire.
La trajectoire tragique de cette histoire a quelque chose de brutal.
Ici, le cinéma s'invite dans l'intimité la plus complète rien de plus réel qu'un film qui ne fait qu'archiver et montrer de manière sélective des extraits de moments clé résumant les rendez-vous que cette femme a eu jusqu'ici.
Le bonus de ce film, c'est qu'il nous montre des gens qui ont terriblement besoin de raconter leur histoire, puisqu'ils n'ont que cela apparemment.
Ainsi, lorsque l'on a plus les mots, on se meurt. Voilà la condition de "l'artiste", il ne doit jamais perdre son dard avec lequel il écrit, car il en mourrait, il ne peut qu'en mourir.