Le contexte dans lequel s'inscrit Aporia n'est pas loin de rappeler une production de Benson et Moorhead : la SF fantaisiste survient innocemment dans la vie de cette mère endeuillée qui a de plus en plus de mal à gérer le quotidien, jusqu'à ce qu'un ami lui parle d'une machine pouvant modifier le passé. Elle s'en sert alors pour retrouver son mari. C'est résolument indie, avec un design bricolé sans grande pompe et surtout un cadrage de proximité un peu pauvret. La mécanique temporelle est un peu étrange puisqu'il n'y a pas de retour dans le passé de la personne, seulement l'envoi d'une particule qui tue une cible et empêche donc une cascade d'évènements. Les conséquences de cet effet papillon pèsent moralement sur la femme et une bonne partie du long-métrage tient aux dilemmes et désaccords qu'implique un tel "pouvoir". Les conséquences temporelles sont simplistes et ouvertes à n'importe quel changement scénaristique ; il n'y a pas de trame vraiment centrale qui se développe de concert. Aporia ne raconte finalement pas grand chose, et cette conclusion extrêmement fainéante l'illustre parfaitement.