Appartamento ad Atene par Wykydtron IV
J'ai été intrigué par le titre car il me faisait penser à Room in Rome. Aucun rapport en fait.
Le seul truc un peu fun, c'est la présence du nom d'Anna Falchi (Dellamorte dellamore!) au générique de début, parmi les producteurs je crois.
Je ne savais même pas de quoi parlait le film en fait, et j'ai eu le regret de m'apercevoir que c'était encore une de ces histoires sur l'occupation nazi. Les nazis sont méchants, les nazis sont sadiques, ... c'est bon, combien de fois il faudra ressasser les mêmes choses ?
Surtout qu'Apartment in Athens m'a semblé ne rien apporter de nouveau.
Ca parle d'un nazi qui vient s'imposer chez une famille qui n'a rien demandé. Le seul truc qui peut changer de ce qu'on a déjà vu, c'est que ça se passe en Grèce. A part ça, c'est du déjà vu : le silence gêné lors des premiers moments où les protagonistes doivent faire face à la présence du nazi chez eux ; le procédé pour rendre un personnage gênant qui consiste à amplifier les bruits dérangeants qu'il produit, ici le bruit de sa mastication. Comme si c'était nouveau... (et c'est, effectivement, très désagréable à entendre).
Le nazi fait sont gros chieur, il fait de la famille ses serviteurs, et en plus il drague leur petite fille. Il agit de façon absurde pour que le public ne puisse l'apprécier : ses hôtes n'ont pas assez à manger, mais il insiste pour donner les restes de ses repas aux oiseaux ou aux chiens.
Il en vient carrément à se faire emporter la pisse dans son pot de chambre par le père de la famille.
Et en seconde partie de film, je ne sais pourquoi, quand le père veut lui retirer ses bottes quand il arrive, le nazi répond que c'est humiliant, que le père est un homme cultivé, etc. Et il lui fait la morale en disant que sa fille devrait aimer son père plus qu'elle ne l'aime lui (alors qu'il a maintes fois caressé le visage de la fille). Et quand le père gifle son fils, le nazi se lamente sur cette action qui, selon lui, gâche les progrès effectués dernièrement ; il dit ça alors qu'il avait forcé le père à fouetter l'enfant.
Ces contradictions, contrairement à ce que doit penser le scénariste, n'apporte pas de la profondeur au personnage, ça le rend juste illogique ! Il n'y a rien qui puisse expliquer un changement si radical en lui ; même quand on apprend après ce qui est arrivé à ses proches, un manque de logique persiste.
Le personnage de la fille aussi m'a paru inconsistant, on ne sait trop comment elle peut être attirée par le nazi, en dépit de l'explication que se trouvent les parents : "c'est l'uniforme...". Et puis j'aime pas son côté faux-cul, quand elle saute et chante de joie avec tout le monde, lors du départ de l'Allemand pendant deux semaines.
Le père aussi se réjouit alors qu'il n'ose rien dire contre le nazi et qu'il a accepté, sans se concerter avec les siens, que le militaire loge chez eux. Est-il lâche ? L'acteur courbe le dos tout le temps, baisse souvent les yeux, on perçoit son personnage comme faible, mais est-il vraiment lâche ? Il se justifie auprès de sa femme en parlant de l'avantage d'avoir une carte de rationnement, on ne sait s'il pense vraiment à sa famille ou si ce n'est qu'une excuse, en tout cas il est montré comme quelqu'un de bon dans le fond quand il donne un morceau de pain à un mendiant handicapé dans la rue. En tout cas c'est le seul personnage où j'ai perçu de l'ambiguïté plutôt que de la contradiction.
Le film est grave et sérieux, mais heureusement qu'on rigole un peu, parce que sinon...
Les enfants sont drôles, le garçon surtout, ayant l'esprit assez rebelle. Il creuse un trou avec sa sœur en disant que la profondeur qu'ils ont suffit s'il découpe le nazi en morceaux, il fait l'affront à son père de dire que le nazi n'a pas besoin de pot de chambre vu qu'il lui pisse sur la tête et dans la cervelle (mais où va-t-il chercher ça ?!), il fait croire à sa sœur que ses règles sont une punition divine pour avoir pris le parti de l'ennemi, et il compare la taille du cerveau des nazis à celui d'une crotte.
Honnêtement, Apartment in Athens n'est pas si mauvais, par ailleurs esthétiquement il est soigné même si je trouve qu'il abuse un peu des éclairages orangés, mais de toute façon c'est pas mon type de film, pas mon type de drame.
(Cannes #5)