Parents en formation
Surtout connu pour ses deux "Very Bad Dads" où Will Ferrell et Mark Wahlberg se livraient une véritable guerre des pères, Sean Anders poursuit son plan de carrière dans la comédie familiale...
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le 27 févr. 2019
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Surtout connu pour ses deux "Very Bad Dads" où Will Ferrell et Mark Wahlberg se livraient une véritable guerre des pères, Sean Anders poursuit son plan de carrière dans la comédie familiale typiquement US (comprenez pas avarde en bons sentiments) en s'intéressant cette fois-ci à l'adoption par un couple de trois enfants abandonnés à cause de la toxicomanie de leur mère. Le traitement d'un sujet aussi sensible entre les mains d'un réalisateur auteur de comédies où la subtilité n'était pas forcément de mise pouvait faire très peur (surtout à la vue du ratage "Very Bad Dads 2") mais c'était ignorer le fait que Sean Anders est lui-même père de trois enfants adoptés dans les mêmes conditions que les héros du film. Retrouvant pour l'occasion Mark Wahlberg auquel il adjoint les services d'une Rose Byrne toujours à l'aise dans le registre comique, le metteur de scène va puiser dans sa propre expérience de père pas comme les autres pour réellement étonner lors d'une première heure qui ne va rien éluder de la gravité de son thème central. Après des premiers instants qui tendent pourtant à confirmer nos doutes d'avant-visionnage, "Apprentis Parents" va vraiment trouver un équilibre pertinent entre l'humour et l'émotion avec l'arrivée des trois enfants esseulés dans le foyer chaleureux de ce couple qui va évidemment beaucoup trop en faire afin de créer un lien avec eux. Si le film reste avant tout sur le ton de la bonne humeur avec quelques gags très efficaces (le frère simplet et la fillette hyperactive accro aux chips sont particulièrement drôles face à leurs nouveaux parents dépassés), il n'oublie jamais de traiter tout ce qu'une adoption peut entraîner dans son sillage. Que cela soit l'idéalisme brisé des parents devant des enfants hésitant à donner de nouveau leur confiance ou les a priori de l'entourage sur des mineurs qui ne sont pas issus de leur milieu, "Apprentis Parents" se montre effectivement bien plus intelligent que l'on aurait pu le penser par l'étendue du spectre de sa thématique qu'il choisit de mettre en lumière grâce à des ressorts humoristiques visant plutôt juste lorsqu'ils ont pour vocation de déboucher sur un terrain beaucoup plus sérieux.
Hélas, le fil sur lequel se maintenait le long-métrage en équilibre parfait était sans doute trop fragile pour ne pas rompre sur la durée. En voulant trop en faire dans la deuxième partie notamment sur les problèmes de l'aînée, le film va de plus en plus avoir de mal à concilier sa légèreté de ton à une intrigue qui cède malheureusement aux grosses ficelles du pathos en faisant intervenir un élément perturbateur issu du passé des enfants. À partir de là, "Apprentis Parents" ne visera plus que l'emotion facile, enfonçant des portes déjà grandes ouvertes bien avant lui pour tenter de tirer à tout prix des larmes à un spectateur pas vraiment dupe de la manoeuvre. Notre attachement à ces personnages ô combien sympathiques permettra d'arriver au terme du film sans réelle souffrance mais l'épaisseur élephantesque du trait soulignant chaque situation censée titiller notre empathie ne pourra que nous faire regretter la première heure de "Apprentis Parents" qui avait su miraculeusement éviter tout cela...
Là où l'on n'attendait pas vraiment de finesse de sa part, Sean Anders nous aura néanmoins surpris dans un premier temps par sa capacité à aller au-delà de la simple farce et s'emparer pleinement des conséquences forcément plus dramatiques découlant de la question d'adoption d'enfants pas encore remis des cicatrices de leur passé douloureux. Il est donc dommage que le réalisateur n'ait pas continué à y mêler la vérité de son expérience personnelle sur la durée qui faisait sans doute tout le sel de la justesse de ton du film. Partagé entre l'inégale qualité de ses deux heures, "Apprentis Parents" restera dans les mémoires comme une comédie sympathique mais dont le potentiel pour être quelque chose de plus grand a été abandonné en cours de route. Le casting en très grande forme aura été heureusement la vraie constante pour nous y attacher malgré tout.
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le 27 févr. 2019
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