J'aime assez bien le cinéma de Kore-eda Hirokazu. Son cinéma s'est toujours orienté sur l'étude de l'humain et de sa psychologie, en s'intéressant parfois à des personnages un peu plus marginaux, voire complètement originaux (Air Doll), ou en se cadrant sur une famille pour en étudier les relations et les personnalités de tout un chacun.
Après la tempête s'inscrirait plutôt dans ce dernier cas. Le cinéaste s'intéresse essentiellement à un homme, dont le potentiel semble avoir été totalement gâché par le jeu et autres frivolités en tout genre. L'homme aurait pu être un écrivain, il ne l'est pas. Il a également ruiné sa vie familiale, où son ex-femme aura voulu attendre qu'il devienne enfin un homme et un père, choses qu'il n'assume pas complètement.
Pourtant, le personnage est en quête de rachat et d'une forme de reconquête vis-à-vis de son fils et de son ex-femme. Mais le chemin est long et n'est pas simple du tout. Par moment Hirokazu vise particulièrement juste puisqu'on sent le personnage évoluer vers une bonne voie.
Dommage que le film soit particulièrement lent, truffé de séquences longuettes et que j'ai trouvées particulièrement ennuyantes. Hirokazu ne m'avait pas habitué à cela. La lenteur a toujours été présente chez le cinéaste mais il y avait toujours quelque chose à raconter derrière. Ca a été moins le cas dans Après la tempête. J'ai même déconnecté quelques minutes à un moment, ça ne m'était jamais arrivé pour Hirokazu. Par contre, la dernière demi-heure du film, à partir du typhon qui les enferme, sont franchement les plus réussies du film, retrouvant là le cinéaste talentueux qui à travers un simple quotidien est capable de faire passer énormément de choses.
J'espère pouvoir retrouver cette part-là dans d'autres films du cinéaste et un peu moins les moins bonnes choses que j'ai vu. Car ça voudrait alors dire que Hirokazu n'a plus grand chose à dire.