Ce qui choque profondément dans « Après lui », c’est le manque de retenue au niveau de l’émotion. Gaël Morel accumule des scènes toutes aussi déchirantes les unes que les autres au point de tuer totalement, par force répétitive, tout sentiment. On sent qu’il est fier de filmer Catherine Deneuve, et que tout les scénario est axé sur sa présence. A l’image d’un Téchiné il a voulu lui servir lui aussi un rôle en or. Certes elle excelle, et nous touche plus par ses silences que par ses larmes, mais cela apparaît trop souvent comme commandé. On ne voit qu’elle et son énorme prestation fait de l’ombre à tous les autres acteurs. Seul Guy Marchand s’en sort honorablement.
Gaël Morel semble totalement dépassé, et donne à son film un côté amateur. Les scènes se suivent, les dialogues s’enchaînent pesamment dans un ensemble copié collé de part et d’autre. L’ennui gagne au fur et à mesure de l’intrigue. Pas étonnant que Christophe Honoré fut perturbé de voir le film qu’il avait co-écrit et qui a été retravaillé par la suite, sans lui. On n’y trouve ni la dureté de leur précédente collaboration, « Le clan », ni même l’originalité.
Un film désarticulé et un rendez-vous manqué entre Morel et Deneuve, mais aussi entre Morel et ses fans. Dommage !