Avant "Nuit et Brouillard"...

Pouvant être considéré comme une source primaire, ce docu-fiction s'avère très intéressant pour tout historiens ou curieux de la Seconde Guerre mondiale. En effet, mélangeant images d'archive et reconstitution, ce métrage nous permet de comprendre la vision qu'avait la France de ce personnage qu'est Adolf Hitler. Il est étonnant de voir par exemple que les Français avaient connaissance des camps de concentration et de la spécificité juive de ceux-ci, alors que la Shoah n'a eu d'impact émotionelle sur la France qu'à partir des années 60. Wieviorka, historienne française, parle de « grand silence » pour qualifier le fait que le génocide juif n'est pas compris jusqu'aux années 1960 par une population qui ne s'y intéresse pas. L'exemple flagrant est Alain Resnais qui, dans Nuit et Brouillard (1956), mêle les juifs à tous les autres déportés sans comprendre la spécificité du génocide juif. Il est aussi intéressant de noter que le pacte Germano-Soviétique de non-agression de 1939 qui contenait une clause secrète sur le partage de pays tels que la Pologne, était en fait évident aux yeux de ceux qui ont écrit ce film, car ils en font clairement allusion.

Concernant la réalisation et le jeu d'acteur, c'est là que le film échoue. Les reconstitutions sont mal jouées, trop théâtrales et ennuyantes car elles n'apportent pas beaucoup d'informations à l'Histoire. De plus la voix-off est très agaçante et se répète inlassablement.