Après moi le déluge (I’m All Right Jack) est une chouette comédie sociale a la britannique réalisé par John Boulting, coécrite par Frank Harvey et Alan Hackney, d'après la pièce de ce dernier : Private Life... produit par Roy Boulting (le frère du cinéaste) qui met en scéne les mésaventures du pauvre Stanley Windrush (joué par Ian Carmichael) un homme trop naïf qui revient de la guerre avec une seule ambition : réussir dans les affaires... et qui va devenir le pion aussi bien pour la direction (représenté par Sir Bertram Tracepurcel (joué par le très bon Dennis Price) l'oncle de ce dernier... directeur d'une usine d'arme qui monte avec l'un de ses collègues (Sidney De Vere Cox joué par un très bon Richard Attenborough) une affaire louche censée les enrichir...) que pour les syndicats (représenté par Fred Kite (joué par un magnifique Peter Sellers... Lequel a décroché un prix d’interprétation pour ce film) qui se servent de lui dans leur lutte pour le pouvoir... Il faut, dans l’histoire du cinéma britannique, réserver une place à part aux jumeaux Boulting, John et Roy. Après avoir participé séparément à l’effort de propagande pendant la Seconde Guerre mondiale (l’un réalisant des films pour la Royal Air Force, l’autre pour l’Armée de terre), ils obtinrent une fois réunis un nombre conséquent de succès publics, d’abord dans le polar (par exemple avec le fameux Brighton Rock (1947)) puis dans le registre de la comédie satirique, avec plusieurs films aujourd’hui considérés comme des classiques du genre. Il est assez difficile de parfaitement connaître le mode de fonctionnement du duo, et les génériques de leurs films les créditent souvent - et de façon assez interchangeable - l’un à la réalisation et l’autre à la production - l’essentiel se trouvant finalement bien dans la personnalité bicéphale du cinéma qu’ils parvinrent ainsi à définir. Il faut également mettre à leur crédit la découverte - ou, du moins, la mise en valeur - de plusieurs comédiens devenus des figures incontournables du cinéma anglais, dont Ian Carmichael, Richard Attenborough, Terry-Thomas ou Peter Sellers, tous les quatre présents au générique d’I’m All Right Jack... Une satire sociale ou Peter Sellers s’entendit merveilleusement avec Ian Carmichael, qui n’eut de cesse ensuite de vanter l’esprit enfantin et imaginatif de son partenaire, mais beaucoup moins bien avec Terry-Thomas (Lequel joue le Major Hitchcock le contre maitre de l'usine) : les deux cabots ne fonctionnaient en effet pas du tout de la même manière (Sellers privilégiant les premières prises, Terry-Thomas allant régulièrement - faute d’une maîtrise suffisante de son texte - au-delà des 30 prises) et on ne peut du coup s’empêcher de remarquer que la principale séquence les opposant est filmée en une succession de champs/contre-champs ne les montrant quasiment jamais simultanément dans le cadre... Une excellente satire qui égratigne aussi bien le patronat très calculateur que les syndicaux qui font gréve pour oui ou pour non... Une excellente comédie modestement lancé par la British Lion, qui bénéficia d’un bouche-à-oreille remarquable et acheva l’année comme l’un des plus grands succès du box-office en Grande-Bretagne.. sauf par a population galloise, de tradition industrielle et habitée par une forte culture syndicale, ne goûta manifestement guère la satire... Et de plus lors de la cérémonie des BAFTA en 1960, Peter Sellers fut couronné meilleur acteur - face à Laurence Olivier ou Richard Burton - Récompense pour qui était la première récompense de sa carrière.. Enfin bref, une grande comédie copmme seul les Britanniques en avait le secret... a voir absolument.