Aquaman est certainement le héros à la fois le plus moqué et le plus méconnu du DC Universe. Introduit lors du discutable film Justice League, je dois reconnaître que ce personnage et son interprétation ne me donnaient absolument pas envie d'aller le voir au cinéma. Malgré cela, les deux premières bandes d'annonces annonçaient la possibilité d'un film qui allait enfin propulser l'univers cinématographique DC, et m'ont donc donné envie de le voir.
Malheureusement le résultat est loin d'être à la hauteur des attentes et il en est même triste à pleurer: Warner décide d'abandonner ce qui faisait le sel de son univers pour verser dans le blockbuster fade, vu et revu des centaines de fois; résultat: on s'ennuie ferme, ou on se frappe le front tellement fort que cela nous empêche de nous assoupir bien sagement pour faire passer le film plus rapidement.
C'est simple, le film ne véhicule absolument rien, pas de message politique (même simpliste), pas de réinterprétation d'un mythe, pas de personnage inspirant des idéaux ou questionnant la société ou l'Humain, rien de tout ça. On est bien loin des propositions de Man of Steel et surtout du cabossé Batman Vs Superman qui avait au moins pour lui d'essayer de nous faire réfléchir.
Le pire, c'est que si le fond est déjà lacunaire, la forme ne parvient à aucun moment à donner un peu de corps au film et se révèle être d'un archaïsme stupéfiant. A l'heure, où la plupart des héros se voit affubler d'une famille ou d'une équipe les soutenant, mettant à mal la figure du guerrier solitaire surpuissant, Warner fait ici le choix de nous proposer un personnage venant d'un autre âge, une brute épaisse qui boit des canons et qui croit tout pouvoir résoudre à coups de poings (même le personnage de Thor à qui on pourrait le comparer n'agit pas en solo).
Et cela va plus loin, car le film exige de nous que l'on soutienne ce personnage détestable dans sa quête pour devenir roi pour arrêter une guerre imminente, car il est à la fois d'Atlantis et de notre monde. Cependant, il ne connaît quasiment rien d'Atlantis et sa relation à notre monde est très mal mise en avant par le film. L'univers du héros se réduit à son père, qui vit dans un phare, et un bar où il boit des coups. Atlantis est une cité sous-marine futuriste, que l'on a l'impression de voir 10 secondes dans le film et de loin. Hors mis celle des dirigeants, il ne nous ait pas proposé d'avoir un aperçu de la vie qui s'y déroule. Résulat: lorsque Aquaman nous est présenté comme l'enfant de deux mondes, en tant que spectateur, on n'y croit pas du tout, ni même lorsqu'il se bat pour "nous".
Les motivations du héros ne sont jamais développées, ni même véritablement introduites.
Ajoutons à cela, que le film ne parvient pas à trouver son ton, la plupart des "blagues" sont nulles (pas de rire dans la salle), les moments de bravoure sont gâchées par des dialogues incroyablement niais, qui semblent taillés pour des enfants de moins de 5 ans, et le semblant de romance ne semble être présent que pour remplir un critère du cahier des charges.
Malheureusement, le jeu d'acteur ne parvient pas non plus à ré-hausser le tout, l'acteur principal est mauvais et s'est visiblement cru dans sa chambre ou en beuverie avec des potes, et la plupart des autres performances sont gâchées par des effets spéciaux utilisés pour simuler l'immersion des personnages dans l'océan.
Les seuls points positifs, sont des scènes d'action et de combat satisfaisantes, car un brin chorégraphiées, même si la surutilisation de post-traitements et autres ralentis ne parvient pas franchement à les mettre en valeur.
En terme de bande-son, circulez il n'y a rien à voir, une tentative de faire passer un mélodie style années 80 de temps (quelle originalité) mais mal utilisée et qui tombe complètement à plat.
En résumé, Aquaman c'est une soupe sans saveur, tant dans le fond que dans la forme. Archaïque jusqu'au bout des ongles, le film ne parvient jamais, ni à faire rire, ni à faire frissonner, et peine à garder notre attention. La faute, à une galerie de personnages inintéressants car pas développés, et à un scénario qui ne peut même pas être qualifié de nanardesque tant il est plat et convenu.