Les mauvais jeux de mots sur ce thème sont infinis, c’est un régal. Je m’excuse d’avance pour en avoir glisser quelques uns, j’ai échoué à m’en empêcher. Vous êtes prévenus.
Quelle agréable surprise, une pêche presque miraculeuse. Quel spectacle marin aux proportions démesurées, aux profondeurs insoupçonnées. Le fait de l’avoir vu en IMAX 3D, sur un écran qui fait deux terrains de tennis, amplifie tout. Tu reçois l’image en pleine figure, les sons t’envahissent de partout, c’est une expérience exceptionnelle. C’est la démonstration que les conditions de visionnage sont tellement importantes. Evidemment que celui qui regardera Aquaman dans l’avion sur un écran 7’’ avec un écouteur qui fonctionne à moitié, n’aura pas le même ressenti. Aquaman ça se regarde sur le plus écran possible.
Du vent dans les voiles
C’est un film qui s’essaie à trouver un nouveau ton, continuellement à l’équilibre entre deux extrêmes. Il ne faut pas être trop noir comme les anciens échecs DC, ni trop léger comme chez Marvel. Et de fait, les blagues font naufrage presque systématiquement (les meilleurs lignes c’est quand même « j’aurais pu faire pipi dessus » ou « quelque chose quelque chose trident »). Pareil, les émotions ne fonctionnent pas comme il le faudrait, il n’y a jamais de gros impact émotionnel. L’histoire n’a pas grand chose d’original en elle-même, on passe par toutes les étapes classiques de ce genre de présentation. On n’est jamais surpris, c’est même très répétitif. Essayez de compter le nombre de fois où une explosion interrompt une réunion, c’est affolant. Puis ça emprunte tout à tout le monde (Star Wars, Indiana Jones, Les chevaliers du Zodiaque), c’est presque le degré zéro de l’originalité mais c’est pas la mer à boire.
Tsunami boulimique d’action
Mais malgré ces dispositions convenues, c’est un film de divertissement total, qui réussit ce qu’il entreprend. Je trouve l’ampleur du spectacle monumentale, l’intensité est dingue. L’action n’arrête jamais, on ne peut pas respirer un instant. Le dernier film à avoir fait ça c’est Fury Road. Chose rare, l’action est fluide du début à la fin, là où de nombreux films de super-héros se noyaient dans un océan numérique immonde en guise de dernier acte.
Et visuellement, James Wan est étonnamment comme un poisson dans l’eau. Quel peps, ça m’a rappelé Valérian. Les décors, les costumes, les couleurs prononcées, quelle explosion kaléidoscopique. C’est une des premières fois que je trouve la CGI vraiment belle. Rien que l’image quand Arthur et Mera quittent leur bateau et plongent dans les profondeurs, poursuivis par les bêtes, c’est tellement fort et marquant (avec un petit côté Harry Potter 6 non ?).
Le capitaine James Wan garde à flot le genre super-héroïque en revenant aux fondamentaux. C’est tout le contraire de la déconstruction du super-héros qu’on observe de plus en plus, c’est l’iconisation la plus totale de l’héros qui est opérée.