Pour sa première réalisation, Elizabeth Allena a fait un film dans les règles de l'industrie (et non de l'art) : tous les éléments des comédies américaines sont là. Mais le tout ne prend pas. Trop lisse, trop prévisible.
A un certain niveau (le plus bas), le cinéma équivaut à une recette de cuisine : on retrouve toujours les mêmes ingrédients, simplement pour que ce soit meilleur il faudrait l'indispensable petite touche du chef. Dressons la liste des différents éléments indispensables pour toute comédie basique à Hollywood. Un cadre idyllique : ici, une plage de sable fin. Les personnages principaux très très gentils : Claire et Hailey, les deux meilleurs amis du monde. La menace qui pèse sur les gentils : Hailey doit suivre sa mère qui déménage en Australie. Une nouvelle venue qui peut faire basculer ce destin tragique : Aquamarine, une sirène plutôt mignonne (c'est important pour la suite de l'histoire). Un marché qui lie les gentils au nouvel élément : Aquamarine doit prouver à son père que l'amour existe. Un impératif de temps censé amené du suspens : elles n'ont que 72 heures pour cela. La cible de ce marché : un beau gosse prénommé Raymond. L'élément perturbateur : la reine des pestes, Cécilia.
Vous l'aurez compris, tous les éléments d'une comédie sympathique sont là. Tous sauf un des plus importants : la nouveauté. En regardant Aquamarine, on a une désagréable sensation de déjà-vu. Passés les jeux de mots à l'utilité douteuse (du genre «vous m'avez donné la chair de poulpe»), les dialogues sont d'une platitude désespérante. En attendant l'inéluctable happy end (qui peut avoir lieu grâce à la salutaire intervention d'un bon samaritain), on en vient à se demander quel public peut être intéressé par ce nouveau produit formaté. En troisième partie de soirée en été sur une chaîne hertzienne, pourquoi pas, mais de là à aller payer une place de cinéma à un prix exorbitant... non je ne peux pas y croire. Honnêtement, le film n'est pas mauvais, il est juste inintéressant. A vous de voir...