Premier film produit par les studios Hollywood Pictures, Arachnophobie est une production qui a marqué redoutablement une bonne génération de cinéphiles. S’adressant à un public adulte, cette production dévoilant une invasion discrète de petites araignées tueuses au sein d’une communauté nous fascine considérablement, tout en nous pétrifiant à n’importe quel moment du film. Les araignées ne sont pas des animaux appréciables pour une majorité de personnes et certaines d’entre elles sont reconnues comme dangereuses pour l’homme. On le sait depuis longtemps ! Le long-métrage Tarantula, sorti en 1956, nous l’a bien fait rappeler à quel point les araignées sont des spécimens odieux, cruels et terrifiants à jamais. Et d’autres films ont été mis en œuvre, toujours avec la même représentation sadique des arachnides, plus ou moins grandes et menaçantes.
Le réalisateur Franck Marshall emprunte cette idée scénaristique et la reformule pour nous proposer une vision audacieuse de la menace des arachnides. Il nous concocte une nouvelle race d’araignées pour nous faire vivre une nouvelle expérience cinématographique bestiale, une race créé suite à l’union d’une araignée de la région à celle d’une mygale venant d’un coin amazonien. Petites, discrètes, impitoyables, intelligentes, les arachnides ôtent des vies en mordant leurs victimes, les laissant mourir par le venin qui est injecté dans leur organisme. Une procédure rapide et inconnue dans le monde de la science et de la médecine, de quoi commencer une production avec une partie dégageant illico presto un suspense tout à fait saisissant. Ce n’est pas du genre que les personnages découvrent que la première victime a été tuée par une araignée, c’est vraiment un début qui nous fait croire que nous sommes en train de visionner un film policier, sauf que nous savons déjà qui sont les meurtriers mais pas les personnages.
Cela casse efficacement le genre policier et le réalisateur ne perd pas son temps, il va direct droit au but, il organise la première attaque assez rapidement. Suivant le rythme paramétré d’une manière inquiétante, on assiste à chaque meurtre ou tentative de meurtre avec des images affolantes mais prodigieuses, comme celles de la descente d’une araignée vers une petite fille jouant paisiblement. Une image qui n’est pas plaisante à voir mais le réalisateur nous fait envahir d’une sensation bien autre que celle de la peur, peut-être même celle de l’admiration, appuyée par une musique incongrue et nous faisant bien croire que c’est contemplatif de voir l’araignée utilisant sa toile pour descendre du plafond, tout en nous hypnotisant. Tous ces éléments que je viens de citer font d’une première partie assez inaccoutumé, ce n’est pas comme si on mourait d’impatience jusqu'à que le dénouement se lance.
Le réalisateur prend bien son temps à présenter la dangerosité de cette invasion, et à partir du moment où les personnages découvrent l’existence de ces araignées, le genre policier est supplanté radicalement par celui de l’horrifique. Après ça, c’est de l'habituel, les personnages mettent les moyens qu'il fait pour mettre à terme cette invasion, et les araignées continuent toujours à tuer, mais en multipliant leurs attaques. Un film qui m’a bien bluffé du début jusqu’à la fin, avec un casting satisfaisant dans l’ensemble, dont un Jeff Daniels qui sait se comporter exactement comme il faut pour jouer son personnage de médecin combatif. Frisson infernal, tension glaciale, action insoutenable, un combat final techniquement bien tourné, ce long-métrage est inoubliable, pas une surenchère d’effets visuels, ce n'est pratiquement que du naturel, ce qui apporte un côté très réaliste et très sensible. Pour moi, c’est le long-métrage le plus accompli des attaques d’arachnides. Du cinéma horrifique comme je peux en aimer, avec des animatroniques bien animées mécaniquement pour nous faire glacer le sang à tous les coups. 7/10
Mais c'était quoi ça ?