Arachnophobie commence comme beaucoup de films : une jeune famille s'installe dans une nouvelle petite ville et découvre une terrible menace. Ici, des vilaines araignées. Ce qui pourrait n'être qu'un film d'horreur de plus se révèle pourtant bien plus fin.
Car si cette menace plane, le film n'oublie pas pour autant ses personnages, tels que le Dr Ross Jennings, joué par un Jeff Daniels qui retrouve grâce à mes yeux, le nouveau docteur, qui va devoir s'imposer pour trouver sa place dans cette ville. Un certain nombre de personnes aideront ou embêteront cette petite famille, et certains finiront bien entendu par périr sous les mandibules de charmantes créatures à huit pattes. Mais le fait est qu'il y a un véritable intérêt à suivre cette petite famille, leur acclimatation dans une ville qui les accueille timidement puis leur rôle, malgré eux, de sauveurs des habitants.
D'autant plus que le film ne croit pas seulement en ses personnages, mais sait aussi alterner différents passages, et l'humour en fait partie. Pas l'humour habituel maintenant de ce type de productions, ce second degré cynique omniprésent dans les films de genre, mais bien un humour qu'on dira sincère, simple, que ce soit dans les relations de chacun ou bien dans la figure de l'exterminateur un peu bourru joué par un John Goodman formidable.
J'ignore les coulisses du projet, mais j'ai envie de penser que tout vient d'un homme, un brave homme, qui est venu s'écrier dans les coulisses d'une maison de production « hey, et si on faisait un film dont le pitch ressemblerait à un mauvais film de science-fiction mais filmé de façon moderne et tout à fait respectueuse comme n'importe quel autre ? ». Il l’a probablement mieux dit que ça, puisqu’il a été écouté. Il faut reconnaître que le film est produit par Disney, qui a plus d'ambitions qu'un studio de production bis et fauché.
Arachnophobie est curieux, avec sa menace de série B pourtant intégrée à un film aux bases solides, à l'interprétation juste et à l'humour bienvenu. Le film de Frank Marshall se montre parfois trop classique, rarement horrifique mais il a son petit charme pas déplaisant, grâce à une histoire et des personnages qu’on a envie de suivre.