Arcade
4.2
Arcade

Film DTV (direct-to-video) de Albert Pyun (1993)

Dans les années 90, la 3D n’était qu’à ses balbutiements, Arcade reprend l’idée de la réalité augmentée popularisé dans les années 80 et déjà évoqué dans des films tel que Le Cobaye ou bien Brainscan sortie la même année. L’histoire s’intéresse à Alex, une ado endeuillée qui ne gère plus très bien ses émotions depuis que sa mère s’est logée une balle dans la tête, c’est du moins ce qu’estime le conseiller de l’école. Alors pour décompresser et trouver le remède à sa dépression, sa bande de potes décide de l’emmener traîner dans l’Enfer de Dante, une salle d’arcade pour Nerds avide de dessouder de l’alien à la chaîne. Leur choix va néanmoins se porter sur une nouvelle borne révolutionnaire qui invective les joueurs et adore maltraiter les égos à la manière du marketing rentre dedans de l’époque des constructeurs comme Sega (« Sega c’est plus fort que toi »), ce qui confère à la machine un côté intriguant en plus de son allure assez massive. Chacun leur tour les jeunes feront l’expérience de ce jeu qui va les immerger au cœur d’un nouvel univers, mais Alex dans son esprit névrosée va se persuader que l’antagoniste malveillant du jeu qui la traite ponctuellement de « salope » n’est sûrement pas innocent dans la disparition de ses amis. La seule manière de délivrer l’âme de ses camarades semble résider dans sa capacité à passer les différents niveaux du jeu jusqu’au boss final. Si seulement Alex n’était pas une mauvaise élève qui passait plus de temps à glander devant ses jeux vidéos...


Le jeu intitulé « Arcade » du nom de son antagoniste et de la borne que l’on emploi, évoque autant les délires d’Hugo sur France télévision que les écrans de veille interactif de Windows 98 que l’on aurai rempli de pièges et de piques acérés. Seulement ici ce sont les acteurs qui incarnent leur propre avatar, immergé dans le décor d’un labyrinthe dont ils doivent trouver la sortie ainsi que des clés tout en étant pourchassés par les créatures du maître du jeu, une intelligence qui n’a rien d’artificielle, capable de s’adapter en temps réel à l’utilisateur, mais ce n’est pas le pire. Si le joueur perd la partie, Arcade s’empare de lui pour l’intégrer à son programme, un véritable Game Over en somme qui ne vous laisse pas vraiment le droit à l’erreur. Serait-ce une manière fine et subtile de dire que les jeux-vidéos rendent accroc et vous feront perdre toute notion de la réalité ? Peut-être bien, il y a en tout cas une parabole évidente entre l'addiction et le monde des rêves générés en image de synthèse qui peut s'emparer de la vie du joueur qui devient alors un véritable nolife.


Arcade est donc le fruit d’une nouvelle collaboration entre Albert Pyun et Charles Band, à une époque où la Full Moon Features été au creux de la vague suite à la démocratisation des nouvelles technologies en image de synthèse et alors qe le studio utilisait habituellement jusqu’ici les effets pratiques et l’animation en stop-motion. Le film est donc un pur produit de son temps qui a considérablement vieillit mais possède néanmoins ce charme inhérent aux débuts de la 3D, grâce à une utilisation abondante de fond vert dans lesquelles sont incrustés les acteurs qui évolueront à travers différents niveaux de réalité virtuelle tel qu’une décharge à ciel ouvert, une traversée suggéré du Styx, et même une course de moto similaire à Tron de quoi faire pâlir les studios Disney qui intenteront un procès à Charles Band. Le producteur sera contraint de substituer cette séquence d’ailleurs visible dans son magazine Videozone, à une course de modules évoquant d’avantage le jeu Wipeout qui sortira 2 ans plus tard. Quant aux développeurs de Vertigo-Tronics ayant déposer le bilan après avoir eu la brillante idée d’utiliser les cellules du cerveau d’un gosse décédé pour l’implanter dans le méchant de leur jeu vidéo interminable, il se dit qu’ils auraient depuis intégré les studios d’Infogrames. On comprend donc mieux pourquoi Les Schtroumpfs, Spirou et Tintin au Tibet s’apparentent autant à des parcours du combattant pour Cénobite enragé.


Le sage pointe la lune, l’idiot regarde le doigt. Alors s’il te faut un guide pour parcourir l’univers étendue de la Full Moon Features, L'Ecran Barge te fera découvrir le moins pire et le meilleur de l'oncle Charles Band, le Walt Disney de la série bis !

Le-Roy-du-Bis
6
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le 19 juin 2024

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Le Roy du Bis

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RC88
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Critique de Arcade par RC88

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