Kiss Reality Goodbye !
Bien que la réalité augmenté fut popularisé durant la précédente décennie, Arcade est à l’instar d’autres productions contemporaines de l’époque (Le Cobaye, Brainscan) une énième tentative...
le 19 juin 2024
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Bien que la réalité augmenté fut popularisé durant la précédente décennie, Arcade est à l’instar d’autres productions contemporaines de l’époque (Le Cobaye, Brainscan) une énième tentative d’exploiter ce nouveau médium encore balbutiant. Il s’agit de la seconde collaboration entre le réalisateur Hawaïen Albert Pyun et le producteur Charles Band, à une période où la Full Moon Features été au creux de la vague suite à la démocratisation des nouvelles technologies en image de synthèse.
Son intrigue s’intéresse à Alex, une ado endeuillée qui ne gère plus très bien ses émotions depuis que sa mère s’est logée une balle dans la tête. Alors pour décompresser et trouver le remède à sa dépression, sa bande de potes décide de l’emmener traîner dans l’Enfer de Dante :une salle d’arcade pour nerds avide de dessouder de l’alien à la chaîne. Leur choix va néanmoins se porter sur une nouvelle borne révolutionnaire maltraitant l’égo des joueurs en les invectivant. Ces répliques mordantes et rentre-dedans, ainsi que son design massif confèrent à la machine un aspect intrigant. Chacun leur tour, les jeunes feront l’expérience de ce jeu les immergeant au cœur d’un nouvel univers. Dans son esprit névrosée, Alex va néanmoins se persuader que l’antagoniste malveillant du jeu la traitant ponctuellement de « salope » n’est sûrement pas innocent dans la disparition de ses amis. La seule manière de délivrer ses camarades semble résider dans sa capacité à passer les différents niveaux du jeu jusqu’au boss final. Si seulement Alex n’était pas une mauvaise élève qui passait plus de temps à glander devant ses jeux vidéos...
Le jeu intitulé « Arcade » du nom de son antagoniste et de la borne que l’on utilise, évoque autant les délires d’Hugo sur France télévision que les écrans de veille interactif de Windows 98 que l’on aurai rempli de pièges et de piques acérés. Seulement ici, ce sont bien les acteurs qui incarnent leur avatar, immergé dans le décor d’un labyrinthe dont ils doivent trouver la sortie. Pour se faire, les joueurs doivent récupérer des clés et échapper à d’horribles créatures. Néanmoins, l’intelligence du jeu qui n’a rien d’artificielle, est capable de s’adapter en temps réel à l’utilisateur. Mais ce n’est pas le pire. Si le joueur perd la partie, Arcade s’empare de son âme pour l’intégrer à son programme. Un véritable Game Over en somme qui ne vous laisse pas vraiment le droit à l’erreur. Serait-ce une manière fine et subtile de dire que les jeux-vidéos rendent accroc et vous feront perdre toute notion de la réalité ? Peut-être bien. Albert Pyun dresse une parabole évidente sur l'addiction engendré par cette réalité virtuelle généré en images de synthèse, pouvant aspirer la vie du joueur devenant alors un nolife.
Si Arcade est bien un pur produit de son temps, avec ce que cela comporte de CGI affreusement daté. Le film possède néanmoins un charme suranné, malgré son utilisation abondante de fonds verts. Les acteurs sont donc incrustés au forceps dans une série de tableaux pixelisés, et devront évoluer à travers différents niveaux de réalité virtuelle tel qu’une décharge à ciel ouvert, ou une traversée suggéré du Styx. Charles Band fut néanmoins contraint de retirer une course de moto du montage final (remplacé par une course de module) un peu trop similaire au film Tron. Les studios Disney tenteront d’ailleurs de lui intenter un procès pour plagiat. Quand aux développeurs de Vertigo-Tronics ayant déposer le bilan, peu après avoir eu la brillante idée d’utiliser les cellules du cerveau d’un enfant décédé pour l’implanter dans le méchant de leur jeu vidéo interminable. Il se dit qu’ils auraient depuis intégrés les studios d’Infogrames. On comprend donc mieux pourquoi Les Schtroumpfs, Spirou et Tintin au Tibet s’apparentent autant à des parcours du combattant pour Cénobite enragé.
Le sage pointe la lune, l’idiot regarde le doigt. Alors s’il te faut un guide pour parcourir l’univers étendu de la Full Moon Features, L’Écran Barge te fera découvrir le moins pire et le meilleur de l'oncle Charles Band, le Walt Disney de la série bis !
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le 19 juin 2024
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