La première partie m’a d’abord surpris. J’avais bien vu les notes sur les différents sites de cinéma et je ne m’attendais pas à grand-chose, alors cette introduction en fanfare, qui en fait des tonnes dans le style comédie d’espionnage, m’a très agréablement pris à contrepied.
Et puis, très vite, c’est l’avalanche de problèmes.
En premier lieu, le film est beaucoup trop long. 2h19, générique compris, qui en paraissent le double. Si on commence avec de l’action rocambolesque et des punchlines parfois bien trouvées, bien vite on tombe dans le répétitif au moins qu’on n’est proche de s’endormir. Le film ne sait pas sur quel pied danser et alterne entre tentatives de comédies pas toujours heureuses et des moments qui ne parviennent pas à instiller autant de gravité que Matthew Vaughan aurait aimé tant ils sont peu convaincants. La faute aussi aux acteurs qui nous ont habitués à de bien meilleures performances, Bryce Dallas Howard en tête.
Par ailleurs, Argylle privilégie clairement le style par rapport au contenu. Ce ne serait pas nécessairement un problème: il existe des dizaines de films cools, créatifs, innovants, ou encore beaux tout en étant relativement vides. L’action, si elle est bien menée, peut compenser d’énormes faiblesses au scenario. Le problème est que Argylle est moche. Et je ne parle pas des choix de la direction, comme la coupe de cheveux d’Henry Cavill. Je parle de la CGI omniprésente et absolument écœurante, et par-dessus tout de la modélisation du chat qui n’aurait jamais dû être validée par quiconque de compétent. Si j’arrivais à tolérer tout ça pendant la première moitié du film, j’ai fini par craquer à partir de la fusillade colorée et surtout du patin sur huile.
Au final, le film est une grande deception. On ne pourra pas dire que les notes ne nous avaient pas prévenus, mais les noms sur l’affiche maintenaient l’envie de laisser au film une chance. Les quelques points vont aux premières scènes qui m’ont donné de l’espoir et à Sam Rockwell qui a la capacité de tout rendre sympathique.