Second long-métrage des frangins Coen après le réussi Sang pour Sang, Arizona Junior nous emmène dans une folle aventure, où entreront en jeu kidnapping, bandits ou encore loufoquerie, le tout sous le soleil plombant de l'Arizona.


Road-movie dynamité façon Coen, Arizona Junior lorgne vers la comédie après les inspirations films noirs de leur premier film, soit d'ailleurs les deux genres de prédilections des deux frères. On retrouve déjà tout ce qui fait la réussite du duo depuis une trentaine d'années, notamment le côté absurde et décalé rendant l'oeuvre par moment irrésistible, tout en sachant se faire tendre, et ce dans les tableaux humains qu'il propose et la galerie de personnages haute en couleur, à commencer par le couple principal.


Mis en scène avec brio, Arizona Junior ne nous laisse guère de répits, enchaînant les nombreuses (parfois trop) péripéties à grande vitesse, rappelant notamment les cartoons de Tex Avery. Ils maîtrisent plutôt bien le récit malgré un côté un peu trop hystérique, sachant bien gérer les rebondissements et sublimant une écriture de qualité, surtout dans les personnages et dialogues. L'ambiance est souvent farfelue mais prenante, on prend un véritable plaisir à suivre cette aventure, avec en plus le cadre ensoleillé de l'Arizona rendant l'atmosphère plus aride et chaude.


Souvent drôle et ne manquant aucunement de séquences mémorables (à l'image du vol du bébé ou de la course-poursuite avec le biker), Arizona Junior se révèle totalement déjanté, bénéficiant en plus d'une partition entraînante de Carter Burwell. Les frères Coen affirment à nouveau tous leurs talents pour diriger les comédiens, et c'est ici un Nicolas Cage paumé et une Holly Hunter portant la culotte qui en profitent, tout comme des seconds rôles à l'image du duo composé de John Goodman et William Forsythe.


Oscillant entre naïveté, drôlerie ou encore absurdité, Arizona Junior se révèle être une oeuvre remarquable des frères Coen, ces derniers n'hésitant pas à sublimer une écriture de qualité pour en tirer autant de folies que de loufoqueries, le tout sur les terres plombantes, arides et chaudes de l'Arizona.

Docteur_Jivago
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Plongée dans les polars américains et Les meilleurs films des frères Coen

Créée

le 11 juin 2018

Critique lue 1.2K fois

29 j'aime

4 commentaires

Docteur_Jivago

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

29
4

D'autres avis sur Arizona Junior

Arizona Junior
Vincent-Ruozzi
7

L'adoption

En 1984, le jeune trentenaire Joel Coen et son petit frère Ethan réalisent leur premier long-métrage, Sang pour sang. Un polar noir qui rencontrera un beau succès, notamment dans les festivals de...

le 24 mai 2020

39 j'aime

5

Arizona Junior
Docteur_Jivago
7

Phoenix Suns

Second long-métrage des frangins Coen après le réussi Sang pour Sang, Arizona Junior nous emmène dans une folle aventure, où entreront en jeu kidnapping, bandits ou encore loufoquerie, le tout sous...

le 11 juin 2018

29 j'aime

4

Arizona Junior
OlivierBottin
8

Critique de Arizona Junior par OlivierBottin

Si un peu tout le monde connaît The Big Lebowski, excellente comédie déjantée des frères Coen, ce film paraît presque sage quand on regarde Arizona Junior, le deuxième méfait du duo : une comédie...

le 18 oct. 2013

29 j'aime

2

Du même critique

Gone Girl
Docteur_Jivago
8

American Beauty

D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble accuser Nick, il va tout faire pour...

le 10 oct. 2014

172 j'aime

35

2001 : L'Odyssée de l'espace
Docteur_Jivago
5

Il était une fois l’espace

Tout juste auréolé du succès de Docteur Folamour, Stanley Kubrick se lance dans un projet de science-fiction assez démesuré et très ambitieux, où il fait appel à Arthur C. Clarke qui a écrit la...

le 25 oct. 2014

164 j'aime

47

American Sniper
Docteur_Jivago
8

La mort dans la peau

En mettant en scène la vie de Chris The Legend Kyle, héros en son pays, Clint Eastwood surprend et dresse, par le prisme de celui-ci, le portrait d'un pays entaché par une Guerre...

le 19 févr. 2015

152 j'aime

34