Ach ! Ich liebe dich Arletty MEIN KLEINE BICHETTE
Pour situer le contexte, il y avait une chance sur 1000 milliards de milliards de miliards de milliards de milliards (et plus!), que je regarde un téléfilm français à la papa, qui plus est en avant-première d'une projo presse...
Autrement dit aucune.
Déjà qu'a la télé ça doit être une torture, alors au ciné...
Mais obligation professionnelle (confidentielle! Chut!), j'y suis allé.
Bon, c'est l'"histoire" d'Arletty et d'un nazi, et d'une résistante, et d'un improbable triangle amoureux pas du tout cliché et vu et revu et revu 10000000000000000000000000 milliards de milliards de milliards de fois.
Qui plus est écrit avec les pieds, scénarisé n'importe comment avec une flopée de seconds rôles complètement inutiles, réalisé en pilote automatique, monté à la truelle, dialogué avec un sens aigu de l'autisme, fade comme pas permis et bien évidemment totalement formaté pour la ménagère de moins de 50 piges qu'on prend vraiment pour la dernière des débiles.
Le pire restant le casting et l'interprétation.
Parce que le sous-titre du téléfilm c'est quand même "Arletty : Une passion coupable"... Waw, ça envoie du rêve quand même !
Une passion coupable !
COUPABLE !
LA PASSION !
Autant la culpabilité, ok c'est vite vu, elle sort avec un nazi pendant l'occupation, le thème aurait pu être intéressant si bien traité (qui a dit Black Book de Verhoeven ? Même si je ne l'ai pas aimé, c'est quand même autre chose niveau mise en scène).
Mais alors la passion, bordel, ...
Un peu de fièvre, un peu d'alchimie entre les personnages, un peu de folie, un peu d'angoisse. Bref de la passion !
La passion nécessite un traitement un minimum expressionniste, et doit se concrétiser par un peu plus que trois enlacements, trois bisous, et trois "Ach je t'aime mein petite biche!" "moi aussi je t'aime grand fou, mon nazi chéri, mon faune!".
En deux minutes de film, Arletty tombe donc amoureuse d'un gros nazi bien pataud, interprété n'importe comment par Ken Duken, qui n'était qu'un figurant dans "Inglorious Basterds", et qui propulsé en tête d'affiche, a cru intelligent de singer le jeu de Christoph Waltz, en pensant qu'une voix caverneuse et quelques regards en coin suffisent à avoir un minimum de crédibilité dans le rôle de l'officier nazi trop dark, mais sentimental dans le fond.
C'est donc n'importe quoi, caricatural, faux, chiant, académique, et insipide, et ça laisse songeur sur le système de production à la française à la merci des choix des chaînes télé, et ça passe bientôt sur France 2, courez-y (ou pas).