C'est avec des vieilles têtes qu'on fait des petits films sympas

Avec sa jaquette hideuse et son pitch pas forcément alléchant ni vraiment original, Army of the Damned ne fait pas franchement envie. Mais en tant que fan depuis ma tendre jeunesse de films d’horreur, comment résister lorsqu’on remarque au casting ces bonnes vieilles trognes de Tony Todd (Candyman) et de Michael Berryman (La Colline a des Yeux). Alors avec les sombres bouses que je me paie à exploser les tréfonds des catalogues de chez SyFy ou The Asylum, je me dis que je ne suis pas à un navet prêt. Et là, surprise ! Army of the Damned s’avère être un petit film très rigolo et gore à souhait ! Comme quoi, la jaquette ne fait pas le film.

Petite production indépendante au budget limité réalisée par Tom DeNucci, aperçu dans le sympathique Run or Die (2011), on va vite se rendre compte que malgré ces histoires de maison hantée et de corps possédés, le film va jouer à fond la carte du second degré. Les personnages sont tous très funs, du vieux flic à la retraite qui refait surface, au jeune shérif un peu trop sur de lui qui va en prendre plein la tête tout le long, en passant par le voyou un peu débilos ou la blonde qui n’est là que pour exhiber son joli décolleté. Sans avoir un jeu d’acteur transcendant (il n’y a qu’à voir les sourires en coin réguliers de la petite fille), on sent vraiment qu’ils s’amusent comme des petits fous et par la même occasion, nous avec. Bon nombre de répliques sont complètement décalés, et certaines situations tout bonnement géniales. La Police normale a des bergers allemands ? Michael Berryman a un yorkshire. La Police normale fume des clopes ou des cigares ? Tony Todd est à la cigarette électronique, mais prend tout de même la pause. La classe quoi. Ce second degré assumé règne tout le long du film et permet d’égayer des scènes d’action gores rigolotes et assez bien faites mais un peu redondantes.

C’est le gros problème de Army of the Damned. Petit budget oblige, cette maison est pour ainsi dire le seul et unique lieu dans lequel va se dérouler le film. Du coup, chaque nouvelle salve de scènes d’action va ressembler à la précédente et pour le coup, un peu de lassitude se fait ressentir sur la dernière partie. Néanmoins, la mise en scène et la photo tiennent la route et on sent un réel potentiel à Tom DeNucci, qui signe ici sa deuxième réalisation, surtout pour tout ce qui est des scènes sanglantes.
Le gore est d’ailleurs très présent. Corps transpercés, égorgement, explosions de têtes, coupage de main à la scie circulaire, et j’en passe. Le sang coule parfois par hectolitres et les maquillages sont dans l’ensemble très réussis. De plus, chose assez rare de nos jours pour être signalé, quasiment tout est réalisé à l’artisanale. Très peu d’images de synthèse, place au bon latex et au vrai liquide rougeâtre qui gicle même si certains impacts de balles sont clairement informatiques.

Ajoutez à cela une BO très métal assez réjouissante pour qui aime le genre et qui colle parfaitement à l’ambiance du film, et vous obtiendrez une petite production très rigolote. Moi qui m’attendais à un gros navet, j’en suis d’autant plus surpris. Loin d’être indispensable, mais vraiment fun.
cherycok
6
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le 3 janv. 2014

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