Plus qu'anglais, ce film est avant tout londonien. On passera sur la BO et l'intrigue, qui préfigurent (et à mon sens surpassent) celles de Snatch.
Là où le gars Ritchie régale, c'est dans le maniement du cockney, cet argot de l'est londonien, qui nous rend parfois (en VO, mais comment le regarder autrement ?) la chose à peu près aussi compréhensible qu'un film d'Audiard pour un mormon de Salt Lake City. Une scène en rhyming cockney est même sous-titrée en "bon anglais", à destination du public local... Bref, et c'est là à la fois son plus grand défaut et ce qui en fait un film culte outre-Manche, ce film ne donne toute sa mesure que lorsque qu'on a sous la main un type du coin capable de nous traduire certains dialogues ou expressions.
Guy Ritchie enfile néanmoins de nombreuses - et pour la plupart compréhensibles - perles, compilées ici http://ur.ly/gw6L si l'on veut se faire un idée.
Enfin, gros character dropping : on retrouve Sting, on découvre Vinnie Jones (ancien joueur international de football gallois), on croise Steve Collins (ancien champion du monde de boxe poids moyen)... ainsi qu'un Jason Statham qui n'avait pas encore la fâcheuse habitude de diluer ses Frosties dans les stéroïdes.