J’avais beaucoup aimé le livre, j’ai éprouvé le même plaisir à voir le film. Des émotions vives sont venues me cogner. Celles d’abord dues à la puissance de la passion m’ont submergée. Toute personne amoureuse reconnaît ces instants précieux, hors du temps, hors du monde. Ce vertige qui renverse, cette douce brûlure irradiante, ce sang battant à fleur de peau. Puis j’ai ressenti la douleur de ces deux jeunes garçons, une béance liée à un amour non assumé par l’un, présumé interdit. Le réalisateur a brillamment respecté l’esprit du livre tout en apportant avec délicatesse et subtilité, sa patte, sa signature. Il a choisi une temporalité différente du roman. A savoir qu’il a délibérément axé le point de vue du film à partir du présent versus le roman qui propose la vision des réminiscences du passé. Pourtant les questions restent les mêmes. A savoir, que reste-t-il de nos premières amours ? Comment vivre sa propre vie ? Doit-on forcément faire des choix ? Et pour qui ?
Ce film a tout du livre mais sans l’être réellement. Aucune des deux œuvres n’est dénaturée, l’une ne dément pas l’autre et les deux s’imbriquent parfaitement. Un très bel hommage à l’amour perdu, à l’absent.
A voir absolument !